Pas de mardi noir sur les marchés financiers même si l’aversion au risque était perceptible, essentiellement en relation avec les attentats de Bruxelles. Les bons chiffres européens du mois de mars ont été complètement négligés. L’impact à moyen terme des évènements sera néanmoins faible sur les actifs financiers. Les investisseurs ont conscience depuis déjà quelques années que le risque terroriste fait partie intégrante du quotidien des sociétés européennes qui ont développé une certaine forme de résilience pour faire face. En revanche, les conséquences macroéconomiques sont plus difficiles à cerner à ce stade. En France, l’économie, dans son ensemble, s’est rapidement redressée dans la foulée des attaques de novembre, comme ce fut le cas pour l’Espagne en 2004 et pour le Royaume-Uni l’année suivante, mais certains secteurs, comme le tourisme et l’hôtellerie, restent dans une tendance défavorable. Ainsi, la fréquentation dans les hôtels en Ile-de-France est toujours orientée à la baisse selon les derniers chiffres de l’INSEE, avec une baisse du nombre de nuitées de 10% en janvier 2016 par rapport à janvier 2015. Certains secteurs sont, donc, encore sinistrés.
Les derniers faits marquants :
Coup dur pour le marché pétrolier. On savait déjà que l’Iran n’allait pas se joindre à la réunion rassemblant l’Opep et les producteurs nord-américains qui doit avoir lieu le 17 avril prochain. Mauvaise nouvelle, la Libye sera également absente. Tout indique qu’un gel global de la production pétrolière est une illusion, au moins à court terme. A ce jour, l’excédent de production en circulation sur le marché est d’environ 2 millions de barils par jour.
L’indice des prix à la consommation outre-Manche a atteint 0,3% sur un an contre un consensus à 0,4%. L’inflation sous-jacente, qui est plus représentative de la dynamique des prix et observée de près par les banquiers centraux, affiche en revanche une bonne performance à 1,2%. L’inflation semble repartir à la hausse aux Etats-Unis et au Royaume-Uni mais reste toujours à la traîne en zone euro, en partie à cause d’une atonie du crédit.
Côté banque centrale, ce fut hier au tour de la banque centrale hongroise. Baisse surprise du taux directeur de 0,15% à 1,20%. Deux conclusions : 1) le consensus est toujours aussi peu fiable ; 2) on voit mal comment on peut parler de reprise économique alors que les banques centrales ne cessent de baisser leurs taux, y compris dans les économies émergentes.
À suivre aujourd’hui :
Pour les investisseurs, ce sera l’évènement du jour. Jens Weidmann, président de la Bundesbank, doit s’exprimer cet après à 13h40. Comme toujours, son intervention sera scrutée de près. Il pourrait notamment évoquer l’hypothèse de l’helicopter money qu’il considère absurde et conduisant à une confusion entre la politique monétaire et la politique budgétaire. Actif à surveiller : EURUSD.
Côté américain, le focus sera sur les ventes de logements neufs en février qui sont attendues en progression de 3,2% après un précédent chiffre décevant.