La Commission Européenne (CE) a publié ses recommandations pour la France. Voici les trois points à retenir : 1) La CE a exprimé ses vives inquiétudes concernant la trajectoire des dépenses publiques. Celles-ci restent parmi les plus élevées au niveau européen et n’ont cessé d’augmenter depuis 2010. Malgré le plan de réduction des dépenses de 50 milliards d’euros qui s’échelonne de 2015 à 2017, la France pourrait ne pas être en mesure d’atteindre ses objectifs budgétaires. En tout cas, une baisse des impôts pour les ménages, comme évoquée par le gouvernement, semble improbable dans ce contexte ; 2) Satisfecit à propos des réformes engagées pour restaurer la compétitivité des entreprises et mieux flexibiliser le marché du travail, avec en particulier la loi El-Khomri. Les efforts doivent toutefois se poursuivre pour que l’économie française soit durablement sur la pente ascendante ; 3) Parmi les pistes évoquées par la CE, on retiendra la nécessité d’entamer une grande réforme fiscale, sujet qui est sur la table depuis des années, en diminuant en particulier le taux d’imposition pour les entreprises (PME et ETI en priorité) et en élargissant l’assiette fiscale de la TVA. Il ne s’agit pas de procéder à une augmentation de la TVA mais simplement de restreindre les exceptions où la TVA à taux plein ne s’applique pas.
Les derniers faits marquants :
Il s’agit de la première fois qu’un membre de la BCE est aussi clair à propos des conséquences éventuelles d’un Brexit. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré que la BCE pourrait agir si ce scénario venait à se réaliser. Il a également plaidé, au passage, pour la création d’un poste de ministre des finances de la zone euro chargé de proposer une stratégie collective de politique économique.
Justement, à propos du référendum britannique, l’incertitude demeure. Les sondages sont contradictoires. Hier, un sondage IPSOS MORI concluait que 55% des personnes interrogées étaient en faveur du maintien dans l’UE contre 37% en faveur de la sortie. Avant-hier, un autre sondage montrait que les deux camps étaient au coude-à-coude. Clairement, les investisseurs ne peuvent pas se fier à ces enquêtes d’opinion qui traduisent juste à quel point l’incertitude est grande quant à l’issue du scrutin du 23 juin prochain.
Grèce, encore et toujours. Pas de dette perpétuelle mais on en est pas loin. Le FMI, qui a adopté une position plutôt conciliante ces derniers mois, a plaidé pour la mise en place d’un moratoire jusqu’en 2040 de tous les remboursements du pays. Ils seraient, ensuite, étalés sur quarante ans de 2040 à 2080. Il s’agit d’un compromis avec l’Allemagne qui refuse jusqu’à présent un allègement de la dette, pourtant indispensable selon tous les économistes. Cette solution sera discutée d’ici à mardi prochain au niveau des secrétariats d’Etat aux finances de la zone euro.
A suivre aujourd'hui :
Le focus sera toujours sur la FED aujourd’hui avec deux discours importants de la part de Fischer et de Dudley. En ce qui concerne la présidente de la banque centrale américaine, elle s’exprimera la semaine prochaine. Pour l’instant, les anticipations de hausse de taux de la part des investisseurs se concentrent sur le deuxième semestre 2016, avec des hausses possibles en septembre ou en décembre prochains.
Sur le terrain européen, publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE. Probablement un non-évènement pour l’euro étant donné que la BCE est actuellement en mode pilotage automatique après avoir récemment accentué son programme expansionniste. En revanche, à plus long terme, une discussion à propos du rachat d’actifs plus risqués est certainement probable au regard de l’évolution des anticipations d’inflation.