Le géant allemand de la chimie BASF (DE:BASFN) compte investir environ deux milliards d'euros dans des projets communs avec Gazprom car l'Europe a besoin du gaz russe malgré sa volonté de diversifier ses sources d'approvisionnements, a indiqué lundi son PDG Kurt Bock.
"Le montant total des investissements de BASF ces cinq prochaines années s’élèvera à environ deux milliards d'euros", notamment pour doubler les capacités du gazoduc Nord Stream via la Baltique, a déclaré le patron du numéro un mondial de la chimie lors d'une conférence de presse consacrée à la coopération entre les deux groupes à Lomonossov, dans le nord-ouest de la Russie.
"Pourquoi nous le faisons? D'abord parce que c'est intéressant économiquement: même avec des prix du pétrole et du gaz aussi bas qu'actuellement, nous pouvons extraire (du gaz) de manière rentable en Russie", a-t-il poursuivi.
BASF et Gazprom ont célébré lundi le 25e anniversaire de la coopération dans un palais de la périphérie de Saint-Pétersbourg.
"En donnant un exemple de coopération fructueuse, nous envoyons un signal important: d'un côté, l'Europe a besoin de sources d'énergie à des prix accessibles, surtout dans un contexte de baisse de sa propre production, de l'autre, la Russie a besoin de marchés stables et de partenaires fiables", a souligné Kurt Bock.
Actuellement, près du tiers du gaz consommé en Europe vient de Russie mais Bruxelles cherche depuis plusieurs années à diversifier ses sources d'approvisionnements. Cet objectif s'est renforcé avec la crise ukrainienne, qui a retardé de plusieurs années la mise en oeuvre du vaste échange d'actifs que les deux groupes viennent de boucler.
L'opération porte sur la cession par le géant allemand au gazier russe de l'ensemble des activités de commercialisation et de stockage de gaz naturel que les deux groupes opèrent conjointement, tandis que BASF a reçu de Gazprom 25% d'une partie d'un gisement de gaz naturel et de condensat en Sibérie.
BASF s'est par ailleurs engagé avec d'autres groupes européens à participer au gazoduc Nord Stream 2, par lequel Gazprom compte renforcer ses capacités de livraisons de gaz en Europe en évitant l'Ukraine.