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Bayer interpellé par un million de personnes, inquiètes de ses pesticides "tueurs d'abeilles"

Publié le 29/04/2016 16:48
Marijn Dekkers (g), le PDG sur le départ de Bayer, et son successeur désigné, Werner Baumann, à Cologne le 29 avril 2016 (Photo Oliver Berg. dpa)
BASFN
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Marijn Dekkers (g), le PDG sur le départ de Bayer, et son successeur désigné, Werner Baumann, à Cologne le 29 avril 2016 (Photo Oliver Berg. dpa)

Stopper les ventes des pesticides "tueurs d'abeilles", insectes en danger et essentiels à la sécurité alimentaire mondiale: c'est ce qu'ont réclamé vendredi, sans grande illusion, plus d'un million de personnes dans une pétition adressée au géant allemand de l'agrochimie Bayer.

"Au nom de nombreux consommateurs, je vous appelle à ne plus fabriquer de pesticides qui tuent les abeilles", a demandé Anne Isakowitsch, une militante de l’ONG Sum of Us, lors de l'assemblée générale des actionnaires de Bayer à Cologne (ouest).

Sans abeilles, qui contribuent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs, celles-ci ne pourraient pas se reproduire. Et sans fleurs, pas de fruits et un bouleversement de toute la chaîne alimentaire.

De quoi motiver Mme Isakowitsch. Cette Berlinoise a remis à Bayer une pétition mondiale signée par 1,4 million de personnes.

Elle réclame notamment l'arrêt de la commercialisation de deux substances, le clothiandin et l'imidacloprid, de la famille des néonicotinoïdes, des pesticides soupçonnés de provoquer l'effondrement des colonies d'abeilles mondiales.

Ces deux pesticides de Bayer sont sous le coup d'un moratoire imposé par l'Union européenne depuis fin 2013, tout comme le thiaméthoxam du suisse Syngenta. Le fipronil de l'autre grand nom allemand de la chimie, BASF (DE:BASFN), fait aussi l'objet de restrictions. Dans le reste du monde, ces quatre substances, vendues sous des marques comme Gaucho, Poncho ou Cruiser, continuent d'être utilisées librement.

- Nicotine -

Les néonicotinoïdes sont la plupart du temps appliqués sur les graines plantées par les agriculteurs et s'infiltrent plus tard dans le nectar et les pollens, lors de la floraison.

Perte d'orientation des abeilles, qui ne retrouvent plus leur ruche, baisse de la fécondité, moins grande résistance aux maladies... la littérature scientifique est préoccupante. Et les abeilles préfèrent une plante aspergée de ces substances, dérivées de la nicotine, plutôt qu'une naturelle, selon la très sérieuse revue Nature.

De quoi labelliser les néonicotinoïdes comme "un facteur clé dans le déclin des abeilles" et autres pollinisateurs, résume une analyse de 800 études réalisée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Environ un quart des bourdons et presque une abeille à miel sur 10 risquent l'extinction, selon cette organisation.

Mais Bayer, qui a réalisé 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015 avec les segments insecticides et protection des semences - qui englobent ses néonicotinoïdes et d'autres produits -, proteste.

"Les néonicotinoïdes sont sans danger s'ils sont utilisés correctement", répond un porte-parole à l'AFP.

Avec BASF et Syngenta, le groupe conteste devant la justice européenne les restrictions imposées par Bruxelles. En France, où l'on envisage d'interdire tous les néonicotinoïdes à l'horizon 2018, Bayer anticipe une "impasse agronomique et économique".

- D'autres causes -

Le groupe pointe d'autres coupables à la souffrance des abeilles: la météo, les virus, ou encore le Varroa, un parasite.

"Le déclin des populations d'abeilles est multifactoriel", confirme José Tarazona, directeur du département pesticides à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).

Ce régulateur a estimé en 2012 que les trois pesticides de Bayer et Syngenta posaient un risque "inacceptable" pour les abeilles, et fourni la base nécessaire à l'UE pour leur moratoire, et pour les restrictions sur celui de BASF. Mais "nous n'avons pas encore les moyens pour quantifier" le rôle de ces produits, détaille M. Tarazona.

L'Efsa réalise à l'heure actuelle un état des lieux des connaissances, dont les résultats sont attendus en 2017. Une procédure à l'issue de laquelle toutes les options restent ouvertes pour Bruxelles: étendre les restrictions, les maintenir, ou bien lever le moratoire.

"Les pesticides ne sont bien sûr pas le seul problème. (...) Mais ils sont le seul sur lequel nous pouvons intervenir immédiatement", avance Marco Contiero, chargé de la politique agricole chez l'ONG Greenpeace.

"Les études sont tellement claires qu'il ne sera pas facile pour les industriels de lever l'interdiction", estime-t-il. Greenpeace espère que l'UE interdira l'ensemble des néonicotinoïdes et de leurs usages, sans dérogations comme à l'heure actuelle. Et plaide pour que l'industrie investisse dans des alternatives non chimiques.

D'autant que la pression des consommateurs commence à se faire sentir. En Allemagne, les supermarchés Aldi viennent de s'engager à ne plus vendre d'aliments contenant des néonicotinoïdes.

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