BERLIN/ATHENES (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer se sont mis d'accord sur l'accueil de 1.500 migrants actuellement parqués sur plusieurs îles grecques, une semaine après l'incendie qui a détruit un camp installé sur l'île de Lesbos.
Plus de 12.000 personnes, essentiellement des réfugiés originaires d'Afghanistan, d'Afrique et de Syrie, sont privés d'abri depuis que le camp de Moria, à Lesbos, a été ravagé par les flammes.
Selon les sources de Reuters, l'Allemagne accepterait d'accueillir 1.500 personnes dont les demandes d'asile ont déjà été acceptées sans qu'elles proviennent forcément de Lesbos.
Au total, les îles grecques abritent près de 30.000 réfugiés.
Responsables locaux et régionaux d'Allemagne se sont dits prêts à accueillir chez eux des migrants qui ont tout perdu à Lesbos si le gouvernement fédéral leur donne son autorisation.
Mais des responsables gouvernementaux, au premier rang desquels Horst Seehofer, étaient jusque là réticents à une intervention unilatérale de Berlin dans ce dossier, réclamant un accord au niveau européen.
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a estimé mardi que l'Europe devrait faire preuve de solidarité par des actions concrètes avec Athènes sur le dossier des migrants.
"Il est temps que le soutien de l'Europe passe de la parole aux actes, en se manifestant par une solidarité concrète", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion avec le président du Conseil européen, Charles Michel.
Dévasté, le camp de Moria "appartient au passé", a ajouté Kyriakos Mitsotakis, précisant qu'un nouveau site serait construit à la place avec un soutien accru et une implication de l'Union européenne.
Selon Kyriakos Mitsotakis, une réponse au niveau de l'Europe et une nouvelle politique en matière d'asile sont nécessaires pour régler le problème migratoire.
(Andreas Rinke à Berlin, Renee Maltezou et Angeliki Koutantou à Athènes; version française Nicolas Delame et Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)