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Energie: la crise ukrainienne accélère le rapprochement Russie-Chine

Publié le 05/09/2014 11:04
Mis à jour le 05/09/2014 11:15
Energie: la crise ukrainienne accélère le rapprochement Russie-Chine
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La Chine, salut de la Russie face aux sanctions occidentales? Le rapprochement économique entre les deux pays, en premier lieu dans l'énergie, s'accélère avec la crise ukrainienne mais n'est pas sans risque pour Moscou.

Loin des bruits de bottes en Ukraine et des menaces de représailles occidentales, Vladimir Poutine a lancé en grande pompe lundi en Sibérie orientale "le plus grand projet de construction au monde".

Il s'agit du gazoduc "Force de Sibérie": 4.000 kilomètres de tuyaux entre les gisements gaziers dans l'immense république de Iakoutie et la mer du Japon, mais aussi l'est de la frontière chinoise.

A partir de 2018, il permettra à la Russie d'approvisionner la Chine pour la première fois par gazoduc, en vertu d'un contrat évalué à 400 milliards de dollars sur 30 ans.

La signature du contrat en mai a mis fin à dix ans de difficiles négociations et constitué une victoire majeure pour Vladimir Poutine, engagé dans un bras de fer sans précédent depuis la Guerre froide avec les Occidentaux après l'annexion de la Crimée.

A priori, intérêts russes et chinois sont parfaitement alignés. Pékin a besoin de pétrole et de gaz pour couvrir une consommation d'énergie qui ne cesse de croître. Moscou cherche depuis longtemps à réorienter vers l'Asie son commerce extérieur, l'économie y étant plus dynamique que dans l'Union européenne, son premier partenaire actuellement.

Le nouveau conflit gazier entre Moscou et Kiev n'a fait que renforcer les Européens dans leur conviction qu'il était temps de réduire leur dépendance au gaz russe.

- Exportations record de pétrole -

Le contrat chinois de Gazprom (MCX:GAZP) "constitue une rampe de lancement pour la diversification du groupe en Asie-Pacifique à un moment où ses ventes sont sous pression en Europe", a souligné Moody's dans une note publiée cette semaine.

L'agence de notation a cependant averti que ce rééquilibrage ne serait pas sans difficultés: "La capacité de la Chine à mettre la pression sur les prix et le montant des investissements nécessaires pourraient affecter la rentabilité du secteur pétrolier et gazier russe".

Le prix du contrat gazier constitue un secret commercial mais les fuites laissent entendre qu'il est en deçà des espérances de Gazprom, surtout vu les investissements nécessaires qui se comptent en dizaines de milliards de dollars.

Concernant le pétrole, le mouvement de balancier est plus avancé, conséquence d'un mégacontrat pétrolier signé en 2013 par le pétrolier public russe Rosneft

Mi-août, le Wall Street Journal avait calculé que 30% des exportations de pétrole de la Russie avaient été dirigées vers l'Asie depuis le début de l'année, du jamais vu.

Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a estimé cette semaine que les exportations d'or noir vers l'Asie pourraient à terme doubler. Il a par ailleurs fait état de négociations pour que des sociétés de l'Asie-Pacifique investissent dans des projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l'Extrême Orient russe.

- La Chine invitée en Sibérie -

Côté chinois, le géant public CNPC, outre les contrats d'achats de pétrole et gaz, renforce sa présence en Russie. Il a déjà pris 20% du projet de GNL du groupe gazier Novatek et du français Total sur la péninsule de Iamal, dans l'Arctique et coopère avec Rosneft sur des gisements en Sibérie Orientale.

Cette semaine, Vladimir Poutine a évoqué l'entrée d'un partenaire chinois dans le gisement Vankor mené par Rosneft, considéré comme l'un des plus riches de Sibérie Orientale.

"L'affaire, si elle se conclut, représenterait une évolution majeure", ont commenté les experts du centre Eurasia Group. Cette invitation de Rosneft dans un projet si stratégique montre selon eux "que le pouvoir de négociations de Moscou a été affaibli par les sanctions et que la société a besoin d'une injection de capitaux".

Sous le coup de sanctions aux Etats-Unis, le groupe dirigé par Igor Setchine, un proche de Vladimir Poutine, a demandé l'aide de l'Etat pour l'aider à rembourser une dette qui dépasse 30 milliards de dollars.

La Chine, qui a déjà versé des avances considérables pour les contrats pétroliers et gaziers, apparaît comme une source de financement providentielle au moment où se ferment les marchés occidentaux et alors que Bruxelles interdit les exportations de certaines technologies destinées à l'énergie.

Or la croissance de la production d'or noir de la Russie, qui tire l'essentiel de ses revenus des hydrocarbures, s'essouffle actuellement et les projets nécessaires à la relancer exigent des investissements massifs.

Pour autant, "ce que Moscou considère comme un partenariat stratégique ne constitue pour Pékin qu'un moyen de diversifier ses approvisionnements", d'où des positions inégales dans les négociations, a estimé cette semaine le journal Vedomosti, mettant en garde contre le "sinocentrisme" de la politique asiatique russe au détriment des autres pays asiatiques.

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