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Le patron de Petrobras démissionne après des grèves au Brésil

Publié le 01/06/2018 23:45
Le patron de Petrobras, Pedro Parente, le 8 mai 2018 à Rio de Janeiro (Photo Carl DE SOUZA. AFP)
PETR4
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Le patron de Petrobras, Pedro Parente, le 8 mai 2018 à Rio de Janeiro (Photo Carl DE SOUZA. AFP)

Le président du groupe Petrobras (SA:PETR4), Pedro Parente, a démissionné vendredi, jetant l'éponge après des grèves massives au Brésil où la politique tarifaire du mastodonte de l'énergie a été durement remise en question.

Le groupe public basé à Rio de Janeiro a annoncé la démission de ce capitaine d'industrie et ex-ministre de 65 ans, après des grèves des transporteurs routiers et du secteur pétrolier contre la hausse des prix du carburant. Le conseil d'administration a nommé Ivan Monteiro président intérimaire, selon la presse brésilienne.

Les actions - préférentielles et ordinaires - de Petrobras ont chuté de près de 15% en cloture à la Bourse de Sao Paulo. Peu après le ministère des Mines et de l'Energie a publié un communiqué assurant que "Petrobras a une autonomie totale pour définir sa politique de prix", une question qui a été au coeur du conflit social.

Le groupe a déjà vu sa capitalisation boursière fondre d'environ 40% ces deux dernières semaines en raison d'une grève des camionneurs qui ont paralysé le Brésil durant neuf jours avec des barrages routiers, pour obtenir une baisse des prix du gazole.

Pénurie d'essence et de produits frais, usines automobiles à l'arrêt et aéroports au ralenti faute de carburant: la première économie d'Amérique latine a perdu avec cette grève des milliards de réais.

Déjà très décrédibilisé, le gouvernement de centre droit du président Michel Temer a fini par céder aux revendications des grévistes, leur garantissant des prix plus bas pour une période de 60 jours et portant ainsi un rude coup à l'autonomie accordée à Petrobras fin 2016 en matière de politique tarifaire.

Cette autonomie du groupe, qui s'est aligné sur les fluctuations des prix du marché international, s'est mécaniquement traduite par des hausses des prix des carburants.

Des hausses ayant provoqué le mécontentement des Brésiliens qui, malgré les importantes perturbations qu'ils ont subies, ont en majorité approuvé la grève -- un signal inquiétant dans un pays qui s'apprête à vivre, en octobre, la présidentielle la plus incertaine de son histoire récente.

- "Réputation lavée" -

Ce sont ensuite les travailleurs du secteur pétrolier qui s'étaient mis en grève en début de semaine, réclamant notamment une baisse des prix des carburants et la démission de Pedro Parente.

Ils ont renoncé jeudi à leur mouvement que la justice venait de déclarer illégal. Mais ils ont menacé d'appeler à des arrêts de travail d'une durée indéterminée.

M. Parente avait été nommé par Brasila en mai 2016 pour permettre au groupe de se relever du plus grand scandale de l'Histoire du Brésil: un gigantesque réseau de corruption impliquant des pots-de-vin contre l'octroi de marchés publics et qui a coûté plus de deux milliards de dollars à Petrobras.

Les trois derniers présidents de la république ont été mis en cause et tous les partis politiques impliqués dans cet immense scandale mis au jour par l'enquête "Lavage express", qui, quatre ans après, continue de faire des vagues au Brésil et en a largement dépassé les frontières.

Dans une lettre au président Temer, M. Parente a expliqué quitter Petrobras "avec une réputation lavée", tout en ajoutant que son maintien à la tête du groupe "ne serait plus positif" car "la grève des camionneurs et ses graves conséquences (...) ont fortement remis en question la politique des prix de Petrobras".

"Les conséquences de la démission de Parente pour Petrobras vont être très graves", a estimé pour l'AFP André Perfeito, un analyste des consultants Spinelli.

"Il a vu que les tensions sociales allaient rester fortes au Brésil, que certains politiques demandaient sa démission et par ailleurs que beaucoup de ce qui a été négocié avec les camionneurs ne pourrait pas être tenu. Il a anticipé tout cela".

Mais Simao Zinardi, un des dirigeants du FUP - le plus grand syndicat du secteur pétrolier - a qualifié la démission de M. Parente de "victoire" car "il était bien plus l'homme des marchés que de Petrobras".

La centrale Força Sindical s'est également félicitée de la démission de M. Parente, qui "menait une politique défavorable aux travailleurs" et a espéré que "la nouvelle direction de Petrobras promeuve une politique tournée vers les intérêts du pays".

En référence à l'extrême faiblesse du gouvernement Temer qu'il juge "fini", Marco Antonio Teixeira, analyste à la fondation Getulio Vargas, s'inquiétait de voir que "le Brésilien moyen sent dans son porte-monnaie l'impact de la hausse des prix du combustible".

"Je ne sais pas comment ça va se passer dans les prochains jours; le gouvernement n'a négocié qu'un seul des prix, celui du diesel. Et aujourd'hui c'est l'essence qui a augmenté".

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