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Allemagne: la crise du diesel rattrape Merkel en pleine campagne électorale

Publié le 04/09/2017 07:42
Mis à jour le 04/09/2017 08:15
La chancelière allemande Angela Merkel, le 3 septembre 2017 à Berlin (Photo John MACDOUGALL. AFP)
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La chancelière allemande Angela Merkel, le 3 septembre 2017 à Berlin (Photo John MACDOUGALL. AFP)

La chancelière Angela Merkel reçoit lundi les maires des villes allemandes les plus polluées, où les voitures diesel risquent de se voir interdites, alors que la crise de l'automobile embarrasse les politiques en pleine campagne.

La dirigeante conservatrice, tiraillée entre les révélations de cartel frappant Volkswagen (DE:VOWG_p), Daimler (DE:DAIGn) et BMW (DE:BMWG), les 800.000 emplois du secteur et les enjeux de santé publique, est désormais lancée dans une "course contre la montre", estime le quotidien Handelsblatt.

S'agit-il d'assainir au plus vite l'air des métropoles ? A trois semaines des législatives, la priorité est plutôt de désamorcer ce dossier explosif en "évitant les interdictions de circulation" qui menacent les automobilistes des grandes villes, martèle la chancelière.

Saisie par l'association Umwelthilfe, qui dénonce "plus de 10.000 décès prématurés par an" dus aux émissions d'oxyde d'azote (NOx) en Allemagne, la justice pourrait contraindre les quelque 70 communes qui dépassent les normes européennes de NOx à bannir de leurs rues les engins les plus polluants.

Et ce scénario se précise: plusieurs tribunaux, notamment à Munich et Stuttgart, ont jugé que c'était la seule mesure susceptible de ramener la pollution à des niveaux acceptables, et la Cour administrative fédérale doit rendre un arrêt début 2018 à ce sujet.

- Numéro d'équilibriste -

Les constructeurs ont bien offert début août, lors d'un "sommet" convoqué à Berlin, d'adapter le logiciel de plus de 5 millions de voitures diesel - le tiers du parc allemand roulant au gasoil - et de faciliter la reprise des véhicules les plus anciens.

Mais ces mesures seront insuffisantes pour revenir dans les clous, a confirmé l'Office fédéral de l'environnement le 26 août.

Dans cette crise à tiroirs, qui mêle intérêts industriels, défense du consommateur et protection de l'environnement, la chancelière a opté pour sa méthode fétiche: délivrer un message ambigü et se garder d'agir.

D'un côté, elle a fustigé le "large discrédit" de "pans entiers de l'industrie automobile", après le scandale des moteurs diesel truqués chez Volkswagen et celui du cartel.

Mais de l'autre, elle a estimé qu'il fallait restaurer la "confiance dans le diesel", excluant de programmer son abandon.

Sa réunion de lundi, à partir de 09H00 GMT, devrait se traduire par des engagements des municipalités à développer des stations de recharge pour voitures électriques et de meilleurs transports publics, avec l'aide de l'Etat.

Le Handelsblatt redoute cependant un "aimable bavardage" sans décisions concrètes, rappelant que toute nouvelle dépense fédérale est exclue tant que la future coalition n'est pas en place - à la fin de l'automne.

- Proximité -

Mais le plus frappant est que la bataille électorale du diesel n'a pas réellement lieu: à part les Verts, qui veulent interdire les moteurs à combustion à l'horizon 2030, la classe politique reste sur une ligne assez proche.

Conservateurs et sociaux-démocrates du SPD s'accordent ainsi à défendre le diesel en tant que "technologie de transition".

Et s'ils appellent de leurs voeux un virage vers des motorisations plus propres, ils laissent l'industrie libre de l'organiser à sa guise et ne fixent pas d'échéance pour la sortie du diesel - à la différence de la France ou du Royaume-Uni.

Certes, tous sont conscients du poids de ce secteur stratégique, qui représente environ un cinquième des exportations du pays et incarnait jusqu'ici son image de fiabilité haut de gamme, désormais écornée.

Mais la proximité des grands partis avec les constructeurs explique aussi "l'approbation silencieuse" des uns face aux tricheries des autres, selon Stefan Bratzel, du Center of Automotive Management.

Ainsi l'Etat-régional de Basse-Saxe (nord), qui abrite le siège de Volkswagen, en est actionnaire à 20% et le chef du gouvernement SPD de ce Land siège au conseil de surveillance de l'entreprise.

Par ailleurs, l'ancien directeur du personnel du géant aux douze marques, Peter Hartz, a inspiré les réformes sociales du chancelier Gerhard Schröder, encore présentées comme la source de la prospérité allemande actuelle.

De son côté, Angela Merkel a ferraillé contre les normes européennes de pollution, trop strictes aux yeux des constructeurs allemands, avant qu'un de ses conseillers ne passe lobbyiste en chef chez Daimler en 2013.

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