🎁 💸 Cadeau gratuit ! Copiez sur votre watchlist le portefeuille de Warren Buffett qui a gagné +49.1% Copier Actions

L'économie espagnole, insensible au blocage politique

Publié le 19/08/2016 14:47
Le Premier ministre par interim espagnol Mariano Rajoy lors d'une conférence de presse le 18 août 2016 (Photo PIERRE-PHILIPPE MARCOU. AFP)
BBVA
-
IBE
-

Le Premier ministre par interim espagnol Mariano Rajoy lors d'une conférence de presse le 18 août 2016 (Photo PIERRE-PHILIPPE MARCOU. AFP)

L'Espagne se débat depuis huit mois dans une impasse politique qui n'empêche pas l'économie de progresser grâce à la consommation des ménages, l'internationalisation de ses grandes entreprises et la politique de la Banque centrale européenne, selon des analystes.

Près de deux mois après les élections législatives du 26 juin, les partis politiques commençaient à peine vendredi à négocier pour former un nouveau gouvernement. Le conservateur Mariano Rajoy se présentera à l'investiture le 30 août, sans aucune garantie de réussite, pour tenter d'éviter un nouveau scrutin. Ce serait le troisième en un an.

Pour le moment, "il y a peu de signe que ceci ait un impact significatif" sur l'économie, indique Miguel Cardoso, économiste en chef de BBVA (MC:BBVA) Research pour l'Espagne, à l'AFP.

En 2015, l'économie espagnole a été une des plus dynamiques des grands pays de la zone euro, avec une croissance de 3,2%, et accumule 12 trimestres consécutifs de hausse du produit intérieur brut depuis la sortie d'une profonde crise économique.

Cette dynamique, ajoute Miguel Cardoso, est stimulée par les dépenses des ménages, un des facteurs "les plus solides de l'économie espagnole". BBVA Research prévoit "une croissance relativement forte" de ces dépenses, d'environ 3% sur un an au deuxième semestre.

Cette hausse repose sur les achats, par exemple de voitures, par des Espagnols n'ayant pas perdu leur emploi pendant la crise, explique l'économiste. Mais il s'agit d'un phénomène limité dans le temps, avertit-il.

Parallèlement, le chômage reflue. Mais à 20% de la population active au deuxième trimestre, il reste le plus important de la zone euro après la Grèce. Le gouvernement en fonction de Mariano Rajoy table sur un taux de 16,6% fin 2017.

- coup de pouce de la BCE -

L'économie espagnole, la quatrième de la zone euro, a bénéficié comme ses voisines de la politique de la Banque centrale européenne (BCE). Avec ses rachats massifs de dettes publiques et privées et ses taux d'intérêt historiquement bas, l'institut offre des conditions de financement très favorables à l'Etat et aux entreprises.

"M. Rajoy s'approprie politiquement (cette situation), mais elle n'existe pas qu'en Espagne", rappelle José Carlos Diez, professeur en économie de l'université d'Alcala.

"L'effet de l'intervention de la BCE a été deux fois plus fort en Espagne que dans d'autres pays", autant pour les entreprises étranglées financièrement au pire de la crise entre 2008 à 2013, comme pour l'Etat dont le taux d'emprunt à 10 ans est passé sous 1%, ajoute José Carlos Diez.

Carolina Morcos, analyste chez Renta4, explique que "les secteurs régulés sont les plus affectés" par l'incertitude politique, citant l'énergie et la construction.

Un représentant du secteur énergétique ayant requis l'anonymat reconnaît qu'il y a de nombreuses questions en suspens, par exemple l'avenir des énergies renouvelables "auquel le blocage politique n'offre pas de solution, ni en bien, ni en mal".

Selon lui, l'internationalisation de grandes entreprises comme Iberdrola (MC:IBE), Endesa ou Gas Natural Fenosa "a permis de surmonter les avatars du marché national ces dernières années".

Du côté de la construction, le gouvernement a réduit les investissements dans les travaux publics ces derniers mois afin de réduire le déficit public. Ce déficit, de 5,1% du PIB en 2015, doit repasser sous les 3% en 2018 pour satisfaire la Commision européenne. Mais les groupes de BTP comme ACS, Acciona, Ferrovial, FCC ou OHL ont déjà cherché leur salut à l'étranger quand l'explosion d'une bulle immobilière en 2008 a paralysé la construction en Espagne.

D'autres signes sont plus inquiétants. Victoria Torre, analyste chez Self Bank, relève que "les volumes des échanges sont très bas" à la Bourse de Madrid, en dépit de la croissance économique.

Miguel Cardoso estime que "cette année, l'incertitude politique devrait amputer d'environ trois dixièmes la croissance économique". Le gouvernement table sur 2,9% pour 2016.

Le temps presse, avertit-il. Un choc externe ne peut pas être exclu et pour y faire face, "nous avons besoin d'un gouvernement capable de prendre des mesures".

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés