🚀 L’IA ProPicks rapporte +34,9%!Lire plus

L'Espagne adopte un budget 2016 jugé optimiste par les économistes

Publié le 20/10/2015 21:11
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, le 28 septembre 2015 à Madrid (Photo PIERRE-PHILIPPE MARCOU. AFP)
TEF
-
SAN
-

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, le 28 septembre 2015 à Madrid (Photo PIERRE-PHILIPPE MARCOU. AFP)

L'Espagne en sortie de crise a validé mardi son projet de budget 2016, jugé optimiste par Bruxelles et des économistes, à deux mois d'élections législatives où le chef du gouvernement Mariano Rajoy brigue une réélection difficile.

Ce budget a été adopté définitivement mardi dans la soirée par le Congrès (chambre basse).

Il est celui de la redistribution "à la société (du) fruit des efforts qu'elle a accomplis" pendant les cinq années de récession ou de stagnation économique, insiste le ministre du Budget Cristobal Montoro depuis sa présentation début août.

Pas de coupes claires en vue dans les domaines de la santé, de l'éducation ou de la recherche et développement comme les années précédentes. Au contraire, le gouvernement conservateur promet des augmentations de 9,3% dans l'éducation, 7,6% dans la culture, ou encore 3,6% sur les fonds alloués à la santé, ainsi que des fonds alloués aux régions. Il a aussi prévu de relever les pensions de 0,25%, le salaire des fonctionnaires de 1%, et de rétablir des primes gelées depuis 2010.

Madrid assure que ces dépenses supplémentaires ne l'empêcheront pas de remplir ses objectifs de déficit public en 2015 et 2016, grâce à une croissance solide.

Pour Pedro Aznar, professeur à l'école de commerce catalane Esade, la partie est pourtant loin d'être gagnée. "Le gouvernement est plus optimiste que le consensus général", souligne-t-il.

Mariano Rajoy ne cesse de souligner qu'après avoir renoué avec la croissance en 2014, l'Espagne devrait voir son produit intérieur brut progresser de 3,3% en 2015 puis 3% en 2016.

Mais l'économie espagnole, soutenue en bonne partie par des variables, notamment internationales, favorables mais fragiles - exportations, faibles taux d'intérêt et absence d'inflation, prix du pétrole raisonnables - pourrait affronter des vents contraires dans les mois qui viennent, avertit Pedro Aznar.

Ils viendraient notamment de Chine, où l'économie s’essouffle, entraînant dans son sillage les pays émergents comme le Brésil, où les entreprises espagnoles comme Telefonica (MC:TEF) et Banco Santander (MC:SAN) sont bien implantées. "Il y a un net ralentissement et on ne sait pas quel en sera l'effet sur l'économie mondiale", constate l'économiste.

Les déficits de la sécurité sociale et des régions, qui gèrent en direct des budgets très importants en Espagne, pourraient aussi déraper plus que prévu, tandis que la baisse des impôts décidée après des hausses a un caractère plus "électoraliste qu'économique", met-il en garde.

- 'panier percé' -

La Commission européenne ne dit pas le contraire. Elle a averti que l'Espagne risquait de ne pas réduire suffisamment son déficit public en 2016 pour rentrer dans les clous européens. Elle a d'ores et déjà demandé à Madrid de présenter un projet de budget remanié, avec plus de précisions sur la situation de ses régions, très endettées.

Mais ceci sera impossible à mettre en œuvre avant les élections législatives du 20 décembre, où le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy risque de perdre sa majorité absolue, menacé par les socialistes, le parti libéral Ciudadanos et celui de gauche radicale Podemos, selon les sondages.

Pour José Antonio Herce, économiste à l'université de la Complutense de Madrid, le coup de semonce de la Commission européenne est avant tout "un avertissement pour le prochain gouvernement".

En pleine campagne électorale, "la tentation peut être grande de promettre des baisses d'impôts ou des dépenses supplémentaires" qui ne feraient que creuser le déficit public, souligne-t-il.

Or, "on ne peut pas s'autoriser le luxe aujourd'hui d'être un panier percé", prévient Rafael Pampillon, professeur à l'école de commerce madrilène IE Business School.

La situation des comptes de l'Espagne est en effet loin d'être brillante, même si elle s'améliore lentement, ce que le gouvernement attribue à sa politique d'austérité. La dette publique, qui a explosé après le sauvetage de ses banques et en raison du poids des indemnités de chômage frappant encore près d'un actif sur quatre, devrait encore atteindre 98,7% du PIB à la fin de l'année. Elle était de 36,3% avant la crise.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés