Par David Wagner
Investing.com – La crise du coronavirus aura des conséquences bien réelles sur l’économie, surtout en Chine, avec une économie littéralement paralysée par les mesures destinées à limiter la propagation du virus.
Dans ce contexte, beaucoup de banques ont mis à jour leurs modèles de prévision pour prendre en compte l’impact potentiel de cette épidémie sur le PIB chinois en 2020.
Nous vous proposons donc ci-dessous de faire le point sur les commentaires de 5 grandes banques qui ont récemment abaissé leurs prévisions de croissance 2020 pour la Chine.
Citi : Prévision de croissance 2020 abaissée de 5,8 % à 5,5%
Les économistes de Citigroup (NYSE:C) s'attendent à ce que la croissance de la Chine en année pleine ralentisse par rapport à leur précédente prévision de 5,8 % à 5,5 %.
Selon eux, l'impact économique négatif se concentrera probablement sur le premier trimestre de l'année.
"Des interventions politiques soigneusement calibrées seront essentielles pour atténuer le choc économique et maintenir la stabilité sociale", ont-ils ajouté dans une note.
Macquarie : Prévision de croissance 2020 abaissée de 5,9 % à 5,6%
Macquarie a revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB chinois pour le premier trimestre, les faisant passer de 5,9 % à 4 %. Il revoit également à la baisse la croissance du PIB du pays pour l'année entière, de 5,9 % à 5,6 % - en supposant que l'épidémie de coronavirus soit maîtrisée d'ici le deuxième trimestre de l'année, a déclaré Larry Hu, économiste en chef pour la Chine.
« Nos prévisions pour 2020 sont que la situation va s'aggraver avant de s'améliorer », a déclaré M. Hu dans un rapport publié cette semaine, ajoutant toutefois qu'il est encore trop tôt pour évaluer précisément les dégâts.
Hu a déclaré qu'il n'était pas trop préoccupé par la perte de consommation, car toute perte serait un événement unique.
"Pour nous, ce qui est plus important, c'est l'effet d'entraînement sur les biens et le secteur des entreprises", a déclaré M. Hu. "En particulier, après quatre ans de cycle de croissance, le secteur de l'immobilier était déjà à un tournant négatif avant même que le Coronavirus ne frappe", a-t-il déclaré.
Mizuho : Prévision de croissance 2020 abaissée de 5,9 % à 5,6%
"Étant donné que le virus de Wuhan (nCoV 2019) est exponentiellement plus infectieux que le SRAS ou le MERS, la dévastation pourrait être bien plus importante car les voyages, le commerce et l'activité économique sont confrontés à une plus grande échelle de perturbations dues à une épidémie plus importante et plus transmissible", a déclaré Vishnu Varathan, responsable de l'économie et de la stratégie pour l'Asie.
Pour le premier semestre de l'année, Varathan a déclaré qu'il s'attendait à ce que la croissance du PIB chinois se situe entre 4,8 et 5,2 %, avant de remonter à 5,8 à 6,3 % pour le second semestre en raison de la demande refoulée.
Natixis (PA:CNAT) : Prévision de croissance 2020 abaissée de 5,7 % à 5,5%
L'impact immédiat de l'épidémie de coronavirus sera pire que celui de l'épidémie du virus du SRAS de 2002 à 2003, car le secteur des services est désormais le principal moteur de croissance de la Chine, ont déclaré Alicia Garcia Herrero et Jianwei Xu, économistes chez Natixis.
"Sur la base de l'expérience du SRAS, le secteur des services sera probablement plus sévèrement touché que le secteur manufacturier, en particulier pour le secteur des transports, qui est une composante importante des services", ont-ils écrit. La croissance économique de la Chine connaît également un ralentissement structurel dû au vieillissement de la population et se trouve au terme d'un long processus d'urbanisation, ont-ils ajouté.
"En d'autres termes, le coronavirus frappe une économie plus faible que celle qui était touchée par le SRAS", ont-ils écrit.
UBS : Prévision de croissance 2020 abaissée de 6 % à 5,5%
UBS revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine en 2020, passant de 6% à 5,5%.
"Nous pensons que les mesures agressives prises par la Chine pour contenir le virus, y compris la mise en quarantaine, ainsi que les mesures préventives prises dans d'autres pays comme l'annulation des vols et les contrôles aux frontières, s'avéreront finalement efficaces", a écrit Mark Haefele, directeur des investissements mondiaux.
Néanmoins, "ces mesures contribueront à un choc économique négatif à court terme, en raison de la réduction de la demande des consommateurs et des perturbations de la chaîne d'approvisionnement", a ajouté M. Haefele dans un rapport publié la semaine dernière.
En supposant que le virus soit maîtrisé avec succès, la croissance va rebondir au cours des prochains trimestres grâce à la demande refoulée et à la stimulation potentielle des gouvernements, a-t-il déclaré.