BEYROUTH (Reuters) - Des réfugiés syriens rentrés dans leur pays ont été torturés et placés en détention par les services de sécurité syriens et ont pour certains d'entre eux disparu, rapporte mercredi Amnesty International en appelant à éviter les expulsions et retours forcés de Syriens qui ont fui à l'étranger.
Dans un rapport publié mardi, l'organisation dit avoir documenté 66 cas de violations graves des droits de l'homme commises par les services de sécurité syriens sur des réfugiés entre mi-2017 et 2021, y compris contre des enfants victimes de viols.
Le rapport est publié au moment où de plus en plus de pays qui ont accueilli des réfugiés syriens, y compris des pays européens comme le Danemark, ont commencé à revoir le régime de protection dont ils bénéficiaient et envisagent de les renvoyer en Syrie.
"Quiconque prétend que la Syrie est désormais sûre ferme délibérément les yeux sur l'horreur de la réalité sur le terrain, créant une situation où les réfugiés craignent pour leur vie", écrit Amnesty International dans le rapport.
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies a également appelé à ne pas renvoyer de force les Syriens dans leur pays. Le Conseil européen et le Parlement européen ont de leur côté estimé que les conditions ne sont pas réunies pour que les réfugiés puissent rentrer librement dans leur pays.
Les autorités syriennes nient toutes représailles contre leurs ressortissants. Le président Bachar al Assad affirme au contraire que des millions de réfugiés syriens subissent des "pressions et intimidations" pour rester dans les pays qui les hébergent en contrepartie d'une aide internationale.
(Maha El Dahan, version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)