Investing.com – Une fois de plus, le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, membre votant du FOMC, a affiché une position fortement hawkish hier soir.
"Nous risquons plus que jamais depuis une génération de perdre le contrôle de la situation", a-t-il déclaré au sujet de l’inflation lors d'un débat à l'université Columbia. "Un scénario serait ... une nouvelle surprise qui nous frappe et que nous ne pouvons pas anticiper pour le moment, mais nous aurions encore plus d'inflation. C'est le genre de situation que nous voulons ... faire en sorte qu'elle ne se produise pas. "
Rappelons que Bullard a plaidé la semaine dernière pour une hausse des taux de 0.5% dès le mois de mars, et pour une hausse des taux de 1% au total sur les 3 prochaines réunions de la Fed.
Dans ses remarques jeudi, Bullard a répété son appel à des hausses de taux plus rapides que prévues, afin d'anticiper l'inflation qui a atteint un taux de 7,5 % l'année dernière.
"Dans l'ensemble, je dirais que l'on a accordé trop d'importance à l'idée que l'inflation se dissiperait à un moment donné dans l'avenir", a déclaré M. Bullard. "Nous courons le risque que l'inflation ne se dissipe pas, et 2022 sera la deuxième année consécutive d'inflation assez élevée. C'est pourquoi, étant donné cette situation, la Fed devrait agir plus rapidement et plus agressivement que nous l'aurions fait dans d'autres circonstances."
"Si l'on veut exercer une pression à la baisse sur l'inflation, il faut en fait atteindre le point neutre, voire le dépasser", a déclaré M. Bullard lors d'un événement organisé par l'Université Columbia et SGH Macro Advisers à New York jeudi. A noter que le FOMC établi le taux cible neutre à long terme à 2,5 %, selon la médiane de leurs projections de décembre.
"Et je pense que c'est une de mes principales préoccupations - nous ne sommes pas vraiment en mesure de le faire maintenant, mais nous devons nous mettre en position de le faire" au cas où l'inflation continuerait à échapper à tout contrôle a-t-il ajouté.
Enfin, Bullard a expliqué qu’il ne faut pas que le processus de remontée des taux soit considéré comme une tentative de restreindre les marchés et l'économie :
"Ce n'est pas une politique restrictive. Ne laissez personne vous dire qu'il s'agit d'une politique restrictive", a-t-il déclaré. "C'est la suppression des mesures d'adaptation qui signalera que nous prenons notre responsabilité au sérieux."