Investing.com – S'il y a quelque chose d’un tant soit peu nouveau à retenir du témoignage de Jerome Powell devant le Congrès hier, c’est que les responsables de la Réserve fédérale commencent à envisager la possibilité d'une récession.
"C'est certainement une possibilité", a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, à la commission bancaire du Sénat mercredi, lorsqu'il a été interrogé sur la possibilité d'une récession, précisant que, bien évidemment, "ce n'est pas le résultat que nous souhaitons".
Il s’agit d’une nette évolution, voire d’un changement total d’opinion, par rapport à son avis du début du mois de mais où Powell affirmait que "rien dans [l'économie] ne suggère qu'elle est proche d'une récession ou qu'elle y est vulnérable".
Soulignons que ces déclarations interviennent tout juste une semaine après que la Fed ait relevé ses taux de trois quarts de point de pourcentage, la plus forte hausse depuis des décennies, tout en précisant qu'une autre hausse de 50 à 75 points de base pourrait être envisagée lors de la réunion de juillet.
"Notre objectif est d'atteindre une inflation de 2 % tout en maintenant la vigueur du marché du travail", a aussi déclaré M. Powell au Congrès mercredi.
Il a aussi déclaré aux législateurs que la Fed est "fermement engagée" à maîtriser l'inflation et leur a assuré que l'économie est suffisamment forte pour résister aux hausses de taux d'intérêt utilisées comme outil pour atteindre cet objectif.
M. Powell a également déclaré que le rythme des futures hausses de taux dépendrait de ce que les données indiquent à la banque centrale au sujet de l'inflation, à savoir si elle persiste ou se calme.
Notons pour finir que de leur côté, les banques relèvent déjà leurs prévisions de récession. Hier, Goldman a fixé les probabilités à 30 % pour l'année prochaine, tandis que Citigroup pense désormais qu'il y a 50 % de chances d'une récession mondiale, les consommateurs réduisant leurs dépenses.