Investing.com - Comme pour la conférence de presse du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell, les experts commentent maintenant les remarques de son homologue de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, lors de sa conférence de presse qui a suivi le communiqué sur les taux d'intérêt.
Nomura prévient que "le communiqué a semblé dur dans sa discussion sur les perspectives économiques actuelles et à court terme". "La BCE a évoqué le fait que les prochains chiffres de l'inflation en glissement annuel sont susceptibles d'augmenter par rapport aux chiffres de novembre. Mais nous savons que cela sera entièrement dû à des effets de base, c'est-à-dire que cela aura plus à voir avec ce qui s'est passé il y a un an qu'avec les changements actuels de la dynamique. Selon nous, ce n'est pas une raison pour rester optimiste ; la dynamique de l'inflation sous-jacente se modère, et ce, à un rythme plus rapide que ce que beaucoup attendaient", affirment les analystes de la banque japonaise.
"Le communiqué note que l'activité devrait se redresser à court terme en raison de la croissance positive des salaires réels (résultant de la baisse de l'inflation et de l'accélération de la croissance des salaires nominaux) et de l'amélioration de la demande extérieure. En soulignant la possibilité d'une reprise de la croissance du PIB à moyen terme, la BCE se concentre à nouveau sur les risques potentiels de hausse de l'inflation", ajoutent-ils.
Le communiqué de la BCE met l'accent sur les pressions "intérieures" sur les prix, note Nomura. "Cela souligne le fait que la BCE est passée d'une inflation ponctuelle à une inflation de base et maintenant à une inflation domestique. Fondamentalement, nous pensons que la BCE modifie son ciblage de l'inflation pour rester hawkish", notent-ils.
En outre, l'orientation des taux est restée inchangée, selon Nomura, qui s'appuie sur ces deux déclarations de Lagarde et sur le communiqué de la BCE :
- "Les taux directeurs de la BCE se situent à des niveaux qui, maintenus pendant une période suffisamment longue, contribueront de manière substantielle à ce que l'inflation revienne à son objectif à moyen terme de 2 % en temps voulu.
- "Les décisions futures garantiront que les taux directeurs [de la BCE] sont fixés à des niveaux suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire."
"Lors de la conférence de presse, Mme Lagarde a clairement tenté de se défendre et de maintenir une position ferme. Elle a déclaré que la BCE ne pouvait pas baisser la garde dans la lutte contre l'inflation. Elle a déclaré que l'inflation domestique reste trop persistante et que la BCE a besoin de plus de données pour l'évaluer correctement. Il a notamment mis en avant les données du premier semestre 2024 et fait explicitement référence aux données de croissance des salaires. Rappelons que la BCE s'est récemment concentrée sur les négociations salariales annuelles prospectives, qui auront lieu en janvier et février 2024", explique Nomura.
"Dans l'ensemble, Mme Lagarde a souligné que la BCE dépendait des données et a réitéré la fonction de réaction publiée par la BCE. Pour rappel, c'est-à-dire : "les décisions de taux d'intérêt seront basées sur l'évaluation [par la BCE] des perspectives d'inflation à la lumière des données économiques et financières entrantes, de la dynamique de l'inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire", concluent ces experts.
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