Investing.com – Une fois de plus, le Fonds monétaire international a annoncé hier soir un abaissement de ses prévisions de croissance mondial, prévoyant désormais une hausse du PIB mondial de 2,7% pour 2023, contre 2,9% dans ses précédentes prévisions. Le FMI a par ailleurs prévenu que “le pire est à venir” du point de vue de l'économie.
Le Fonds a relevé que mis à part la crise financière mondiale et le pic de la pandémie de Covid-19, la crise de 2022 est le "profil de croissance le plus faible depuis 2001".
"Le pire est à venir, et pour beaucoup de gens, 2023 ressemblera à une récession", indique le rapport, qui s'ajoute aux nombreux avertissements récents à propos d'une récession imminente.
Le rapport explique aussi que plus d'un tiers de l'économie mondiale connaîtra deux trimestres consécutifs de croissance négative, tandis que les trois plus grandes économies que sont les États-Unis, l'Union européenne et la Chine continueront de ralentir.
Dans son rapport, le FMI a mis en évidence trois événements majeurs qui entravent actuellement la croissance :
- L'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui continue de "déstabiliser puissamment l'économie mondiale".
- La crise du coût de la vie, avec le quadruplement des prix du gaz depuis 2021 et la hausse du prix de presque toutes les denrées alimentaires.
- Le ralentissement économique de la Chine, avec son obstination à une politique zéro covid
En ce qui concerne l'inflation, le FMI prévoit que l'IPC mondial atteindra un pic fin 2022, passant de 4,7 % en 2021 à 8,8 %, et qu'elle "restera élevée plus longtemps que prévu."A ce propos, on notera que l'économiste en chef du FMI, M. Gourinchas, a déclaré dans une interview accordée à Reuters que la lutte des banques centrales contre l'inflation durera bien au-delà de 2024.
Il a en effet estimé que l'inflation ne reviendra pas à l'objectif en 2023, mais s'en rapprochera en 2024.
Le FMI prévoit que le taux de chômage aux États-Unis augmentera de 2 points de pourcentage en 2023 et 2024.
Enfin, le FMI a jugé que les perspectives économiques se sont "détériorées" dans une autre rapport, cette fois sur la stabilité financière mondiale, et qui a également été publié hier comme le rapport sur les perspectives économiques évoqué plus haut.
"L'environnement mondial est fragile et des nuages de tempête se profilent à l'horizon", indique le rapport, qui ajoute que les responsables politiques du monde entier sont confrontés à un "environnement exceptionnellement difficile en matière de stabilité financière", où de nouveaux chocs "pourraient déclencher l'illiquidité des marchés, des ventes désordonnées ou des situations de détresse".