Investing.com - Les marchés européens sont en baisse ce mercredi -Ibex 35, CAC 40, DAX... - avec un œil sur l'apparition de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), prévu à 15:15 heure française.
"Les marchés boursiers sont soumis à des pressions provenant de multiples facteurs, de l'incertitude sur la politique monétaire de la Fed aux fluctuations des prix du pétrole, ce qui a créé une humeur prudente parmi les investisseurs dans le climat économique mondial actuel", déclare Sergio Avila, analyste principal de marché chez IG.
Adam Darling, gestionnaire d'investissement au sein de l'équipe chargée des titres à revenu fixe chez Jupiter AM, partage cet avis : "De nombreux investisseurs semblent croire que les autorités peuvent orchestrer un "atterrissage en douceur" de l'économie, de sorte que l'inflation retombe aux niveaux souhaités sans perdre de sa vigueur sur le front de la croissance. Personnellement, je pense que cela pourrait s'avérer faux, car de nombreux signes indiquent que la croissance est en train de s'essouffler dans le monde entier", déclare-t-il.
M. Darling estime que "l'économie mondiale pourrait être au bord de la récession. Les tensions créées par les taux d'intérêt élevés sont déjà visibles dans un certain nombre de secteurs. Les faillites d'entreprises montent en flèche et de nombreux émetteurs sur le marché des obligations à haut rendement ne peuvent pas survivre avec des rendements aux niveaux actuels".
Comme l'explique Link Securities, "les investisseurs continuent de parier que la Réserve fédérale (Fed) a déjà terminé son processus de hausses de taux et, plus important encore, ils commencent à escompter qu'elle commencera à les abaisser dès mai-juin de l'année prochaine ; en fait, les marchés à terme escomptent quatre réductions en 2024 par rapport aux deux que les membres du Comité fédéral de l'open market (FOMC) ont "dessinées" dans leur diagramme à points".
Dans ce sens, ces analystes rappellent qu'"hier, plusieurs membres de ce comité ont tenté de refroidir les esprits des investisseurs avec divers messages, parmi lesquels nous soulignerons pour sa plus grande force celui du président de la Réserve fédérale de Minneapolis, Neel Kashkari, qui a déclaré que la victoire ne peut pas encore être déclarée dans la lutte contre l'inflation et qu'il serait préférable pour la Fed d'errer par excès plutôt que par défaut dans sa politique monétaire restrictive. Nous comprenons que de tels messages seront répétés à l'avenir, car la dernière chose que la Fed souhaite actuellement, c'est que les conditions financières s'assouplissent avec une baisse des rendements obligataires, au moins jusqu'à ce qu'elle ait le sentiment d'avoir maîtrisé l'inflation", concluent-ils.
Dans une interview accordée à Bloomberg mardi, M. Kashkari a déclaré qu'"il n'y a pas de discussion à la Fed sur des réductions de taux" : "Une activité économique aussi intense me pousse à me demander si nous en avons fait assez", a-t-il déclaré.
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