Investing.com - Alors que Pékin et Washington retournent à la table des négociations pour tenter de régler leur différend commercial, un sujet qui ne concerne pas le Commerce pourrait entraver les discussions entre les deux pays.
Plusieurs experts affirment en effet que les protestations de Hong Kong font planer une "ombre" sur les discussions.
Rappelons que le président américain Donald Trump a déclaré lundi à la presse qu'il espérait que la Chine trouverait une solution humaine et pacifique aux manifestations politiques en cours à Hong Kong, a rapporté Reuters.
"Si quelque chose se passait mal, je pense que ce serait une très mauvaise chose pour la négociation. Je pense que politiquement, ce serait très difficile ", a affirmé Trump au sujet des manifestations en faveur de la démocratie à Hong Kong.
Hong Kong, ancienne colonie britannique, est revenue dans le giron du gouvernement central de Pékin en 1997. Les manifestations anti-gouvernementales secouent la ville depuis plus de quatre mois. Ils ont d'abord éclaté à la suite du retrait d'un projet de loi sur l'extradition qui aurait permis de transférer des fugitifs vers la Chine continentale pour y être jugés.
"Cela ne fera qu'irriter les Chinois que les deux situations soient liées ", a déclaré Richard Harris, PDG de la société de gestion d'actifs Port Shelter Investment Management, basée à Hong Kong.
Par ailleurs, si Pékin prend des mesures extrêmes à Hong Kong, il pourrait y avoir des discussions sur des sanctions et les restrictions contre la Chine, ce qui interférerait sans aucun doute dans les discussions commerciales.
De plus, dans le contexte de sa campagne de réélection 2020, il serait périlleux pour Trump de signer un quelconque accord avec la Chine si elle finit par réprimer violemment le soulèvement populaire, ce qui ne manquerait pas de ranimer le douloureux souvenir de Tienanmen.
La Chine est confrontée à un grand défi politique à Hong Kong - une ville qui fonctionne selon le principe "un pays, deux systèmes", qui accorde à ses citoyens un certain degré d'indépendance financière et juridique vis-à-vis de la Chine continentale.
Notons que Pékin a affirmé à plusieurs reprises que les "puissances extérieures" s'immiscent dans la gestion de la situation à Hong Kong, condamnant "toute ingérence étrangère".
Et le fait que les législateurs américains envisagent d'adopter une loi à propos de Hong Kong sur les droits de l'homme et la démocratie ne fait que leur donner raison. Le projet de loi soumettrait les privilèges spéciaux de Hong Kong, y compris ceux liés au commerce et aux affaires, à un examen annuel à Washington.
Un responsable de Pékin à Hong Kong a qualifié le projet de loi de "symbole de l'hégémonie", ajoutant que les États-Unis "justifient leur ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays par rapport à leur droit interne" en examinant cette législation.
On restera donc attentif à l'évolution de la situation à Hong Kong, en plus de suivre de près toute éventuelle déclaration suite aux discussions Chine-USA qui devraient avoir lieu jeudi et vendredi à Washington.