PARIS (Reuters) - Pernod Ricard (PA:PERP) a annoncé jeudi suspendre son programme de rachat d'actions, dont le solde portait sur 500 millions d'euros, et avoir lancé un plan de réduction des coûts en raison des conséquences de la pandémie du coronavirus qui s'est traduite par un recul de 14,5% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre de son exercice décalé 2019-20.
Pernod Ricard, propriétaires des marques de champagne Mumm, de la vodka Absolut et du cognac Martell, a indiqué que le marché se redressait lentement et progressivement depuis début avril et qu'il confirmait sa prévision d'un recul de 20% de son résultat opérationnel courant (ROC) 2019-2020 en données constantes.
"Nous maintenons notre cap stratégique tout en déployant un plan d’action d’envergure pour réduire nos coûts et gérer activement nos liquidités", a déclaré Alexandre Ricard, le PDG du groupe dans un communiqué.
"Nos fondamentaux sont robustes et notre position de liquidité solide. Je suis confiant dans la capacité de Pernod Ricard à surmonter les difficultés actuelles afin de réaliser son potentiel de croissance."
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe de vins et spiritueux a reculé de 14,5% à données constantes - c'est-à-dire hors effets de périmètre et de changes - à 1,736 milliard d'euros (-13,3% en données publiées).
Les analystes de Jefferies prévoyaient une baisse de 21,5% alors que le consensus du marché correspondait à un recul de 15,9%.
A 11h56, le titre Pernod Ricard était stable à 136,5 euros.
Sur les neuf premiers mois de l'exercice, le chiffre d'affaires recule de 2,1%, pénalisé par la baisse de 13% des ventes dans les aéroports (travel retail) et par le recul de l'activité en Chine (-11%).
En Chine, le deuxième groupe mondial de spiritueux après le britannique Diageo (LON:DGE) s'attend à une lente reprise avec la réouverture progressive des magasins en raison du maintien de certaines mesures de distanciation.
Aux Etats-Unis, après un bon départ en janvier et février, les ventes ont ralenti significativement avec la fermeture des bars et des restaurants en mars.
(Dominique Vidalon et Jean-Michel Bélot, édité par Blandine Hénault)