Par Laura Sanchez
Investing.com - Les marchés européens sont en hausse mardi - {Ibex 35, CAC 40, DAX... - après les baisses de la veille. Les experts continuent de surveiller les déclarations des spécialistes après les remarques de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), lors du Jackson Hole Symposium.
"Powell a clairement indiqué son intention de réduire l'inflation, même si cela implique une certaine 'douleur' et une période prolongée de ralentissement de la croissance et du marché du travail", explique l'équipe d'analystes d'A&G Private Banking.
Il y a des interventions des banquiers centraux aujourd'hui, qui ne manqueront pas de prolonger le discours faucon de Powell à Jackson Hole, tant de la part de la BCE que de la Fed, note Bankinter (BME:BKT).
La Banque centrale européenne (BCE), quant à elle, s'est ralliée à la stratégie "super faucon" de la Fed. "Le marché s'attend de plus en plus à ce que la hausse des taux lors de la réunion du 8 septembre soit de +75 pb au lieu de +50 pb. Les taux européens sont également toujours portés à 2 %-2,25 % à la mi-2023", rappelle Renta 4 (BME:RTA4).
L'économie s'enfonce
"Comme nous le prévoyons, la détérioration macroéconomique se poursuit au niveau mondial et les PMI, tant aux États-Unis qu'en Europe, sont déjà dans la zone de contraction de l'activité économique, le secteur des services étant particulièrement touché. Les PMI du mois d'août ont atteint des niveaux où la récession est écartée et, historiquement, les marchés boursiers se sont retournés", ajoutent ces experts.
"L'inflation à deux chiffres se généralise et les données économiques diminuent lentement, même si les indicateurs avancés dérapent. En conséquence, les banquiers centraux réunis au symposium de Jackson Hole ont réaffirmé leur détermination à écraser l'inflation et à opter pour des taux plus élevés sur une plus longue période", note Laurent Benaroche, gérant Multi Asset & Overlay chez Edmond de Rothschild Asset Management.
Selon M. Benaroche, "les mouvements de taux ont un impact décalé sur l'économie réelle dont nous devons tenir compte, ce qui comporte le risque d'un resserrement excessif.
"Le ralentissement économique imminent, l'atténuation des pressions sur la chaîne d'approvisionnement et la baisse des prix des matières premières pourraient permettre aux banques centrales de ralentir leur rythme de resserrement à l'automne. La forte réévaluation des anticipations de taux d'intérêt (désormais fixées à 135 points de base pour les hausses de taux de la Fed l'année prochaine et à 155 points de base pour les hausses de taux de la BCE) a déjà fait beaucoup. Toutefois, étant donné que les banques centrales se sont fermement engagées à maintenir leur position actuelle, un changement rapide des attentes semble peu probable.
Mondher Bettaieb Loriot, responsable des obligations d'entreprises chez Vontobel (SIX:VONN), avertit que "des risques existent et que les conditions commerciales sont susceptibles de s'affaiblir davantage au troisième trimestre et au début du quatrième trimestre, comme en témoigne la forte baisse des indices PMI dans les principales économies".
"De plus, avec la poursuite de la baisse des ventes anticipées, les futurs plans d'embauche sont faibles et les plans d'investissement en capital des entreprises industrielles sont de plus en plus réduits", conclut-il.