Par Noreen Burke
Investing.com - Cette semaine, les observateurs du marché se pencheront sur les données économiques publiées pour obtenir des indications préliminaires sur l'ampleur de l'impact de la pandémie de coronavirus, mais l'accent continuera d'être mis sur la réponse des gouvernements et des banques centrales qui intensifient les mesures de relance alors que les marchés craignent que les mesures annoncées jusqu'à présent ne soient pas suffisantes. Voici ce que vous devez savoir pour commencer votre semaine.
Mesure des premiers effets du virus sur l'économie
Il ne fait guère de doute que l'économie mondiale va basculer dans la récession alors que les pays du monde entier se retrouvent dans une situation de confinement du virus. Il va sans dire que les données PMI publiées cette semaine aux États-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni devraient connaître une forte baisse.
Les enquêtes PMI sont généralement menées au cours de la seconde moitié du mois et les données de l'enquête "flash" sont généralement collectées environ une semaine avant la publication des données. Les économistes estiment donc que les PMI de la semaine prochaine fourniront l'aperçu le plus complet à ce jour de l'impact des coronavirus.
En attendant, les chiffres de jeudi sur les demandes initiales de chômage seront les premiers à montrer toute l'étendue de l'impact sur le marché du travail américain. Les économistes de Goldman Sachs (NYSE:GS) ont estimé que le nombre de demandes devrait atteindre le chiffre record de 2,25 millions, selon une analyse des rapports préliminaires de 30 États.
La réponse du gouvernement américain est attendue
Samedi, les républicains et les démocrates au Sénat américain ont poursuivi leurs efforts pour parvenir à un accord sur un projet de loi de plus d'un billion de dollars visant à atténuer les retombées économiques de la pandémie de coronavirus pour les travailleurs et les entreprises.
Le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, a déclaré qu'il s'attendait à ce que le paquet législatif final représente entre 1,3 et 1,4 trillion de dollars.
Si l'on ajoute à cela les mesures déjà prises par la Réserve fédérale américaine et l'administration, le projet de loi aurait un impact net de 2000 milliards de dollars sur l'économie américaine, selon les responsables de la Maison Blanche.
La compression des liquidités va s'atténuer ?
Un resserrement de la liquidité a incité la Réserve fédérale vendredi à renforcer les accords de swap de liquidité en dollars qu'elle a conclus avec la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon, la Banque centrale européenne et la Banque nationale suisse.
Cela pourrait aider à ce que les taux de change du dollar se stabilisent.
La demande de la monnaie de réserve mondiale a bondi dans la ruée vers les liquidités en prévision d'une pandémie prolongée, avec un décalage important entre la demande mondiale de dollars américains et les offres.
La situation de la valorisation des actions américaines pourrait se clarifier
La chute du marché boursier américain s'est accompagnée d'une forte baisse des valorisations.
Le ratio cours/bénéfices du S&P 500, basé sur les estimations de bénéfices pour l'année prochaine, est passé de plus de 19 fois fin février à 14,2 fois mercredi dernier, selon les données de Refinitiv, ce qui ramène la valorisation en dessous de sa moyenne historique.
Mais la situation est compliquée par le fait que les estimations des bénéfices n'ont peut-être pas été suffisamment revues à la baisse pour tenir compte des retombées du coronavirus.
La situation pourrait s'éclaircir dans les semaines à venir, lorsque le premier trimestre se terminera et que les entreprises commenceront à préparer leurs résultats. La semaine dernière, FedEx Corporation (NYSE:FDX) et Marriott International Inc (NASDAQ:MAR) ont retiré leurs prévisions financières pour 2020 en raison de l'épidémie.
Nike Inc (NYSE:NKE), Micron Technology Inc (NASDAQ:MU), et KB Home (NYSE:KBH) font partie des entreprises américaines qui doivent publier leurs résultats cette semaine.
Marchés émergents
Les actifs des marchés émergents ont été martelés, avec des monnaies qui ont atteint de nouveaux records de baisse, des obligations qui ont plongé et des actions qui ont chuté de près de 10 % la semaine dernière. Plusieurs facteurs y ont contribué : la force du dollar, l'assombrissement des perspectives économiques, la chute des prix du pétrole ainsi que la hausse des coûts d'emprunt.
Les investisseurs qui s'empilent sur le billet vert ont constaté des tensions persistantes sur les marchés de financement en dollars, les lignes de swap précipitées entre les banques centrales en début de semaine n'ayant guère contribué à atténuer les tensions sur le crédit qui sont au cœur du problème.
Les banques centrales des États-Unis, de la zone euro, du Canada, de la Grande-Bretagne, du Japon et de la Suisse sont à nouveau intervenues vendredi, acceptant d'augmenter la fréquence de leur facilité de crédit d'une semaine en dollars américains.
Sur les marchés émergents, les décideurs politiques qui n'ont pas la puissance de feu nécessaire pour soutenir les monnaies ou qui sont confrontés à des difficultés pour réduire les taux, croiseront les doigts pour que les mesures prises par les grandes banques centrales suffiront à mettre fin à la crise.
--Reuters a contribué à ce rapport