NANTES (Reuters) - Un juge de l'expropriation a examiné mardi à Nantes les demandes d'expulsion de trois habitants de la zone d'aménagement différé (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), signe de la volonté politique de l'Etat de relancer le projet d'aéroport.
Le magistrat rendra sa décision le 20 octobre, mais un recours à la force publique pourrait être contrarié par la trêve hivernale sur les expulsions, selon un familier du dossier.
Les requêtes du groupe Vinci, en charge du "transfert" de l'actuel aéroport de Nantes, sont en tout cas les premières depuis le rejet des requêtes des opposants au projet d'aéroport par le tribunal administratif de Nantes, en juillet dernier.
Les occupants de la zone d'aménagement différé (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes avaient empêché mardi matin la venue du juge de l'expropriation sur place, un préalable pourtant imposé par la procédure.
Plusieurs journalistes ont vu au même moment les pneus de leurs voitures crevés, ce qui a incité le Club de la Presse de Nantes à dénoncer "une nouvelle atteinte à la liberté de la presse" sur la ZAD.
Plusieurs dizaines d'autres opposants au projet d'aéroport se sont également rassemblés mardi après-midi devant le Palais de justice de Nantes, au moment où le juge de l'expropriation tenait son audience. Ils estiment que l'Etat revient sur sa promesse de ne pas engager d'expulsion avant l'extinction des recours juridiques, alors que la principale association d'opposants a formellement fait appel de la décision.
"Pour nous, c'est une provocation", a déclaré aux journalistes un occupant de la "zone à défendre", qui n'a pas voulu décliner son identité. "La ZAD n'est pas une zone perméable aux agents de l'Etat venus aménager nos lieux de vie."
(Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)