Trois mois après l'accident du Costa Concordia qui a fait 32 morts le 12 janvier et six semaines après l'avarie de l'Allegra au large des Seychelles, les réservations remontent pour Costa Croisières en France, s'est réjoui mardi le président de Costa en France, Georges Azouze.
C'est "surtout après l'avarie du Costa Allegra", avec un millier de personnes à son bord au large des Seychelles dans la nuit du 27 au 28 février, que les réservations ont fléchi, a expliqué M. Azouze devant la presse. Mais "ça remonte, la semaine dernière on était pratiquement au niveau d'il y a un an à la même date".
Pour Jean-Pierre Mas, co-président du réseau d'agents de voyage AFAT Voyages-Selectour, premier réseau de distribution de Costa Croisières en France, l'impact des deux accidents "a été relativement faible". Avant, "on était sur une forte croissance des ventes en nombre de passagers pour les départs du 1er mars au 31 octobre, à +40% sur un an. Après ces accidents, il y a eu un léger fléchissement des courbes, surtout après l'Allegra, à 24%", a détaillé M. Mas lors de cette conférence de presse.
Au final, "sur les trois premiers mois de l'année, les ventes de croisières Costa dans le réseau AFAT-Sélectour sont en progression de 20%", a précisé François-Xavier de Boüard, l'autre co-président.
Le marché de la croisière est très dynamique en France. Il a progressé en 2011 de 14% en France, atteignant 441.000 croisiéristes.
M. de Boüard a réaffirmé à Costa "la totale confiance" et le "soutien infaillible" de son réseau, qui assure 21% des ventes en France du numéro un européen de la croisières et qui a décidé "une campagne d'affichage pour soutenir Costa" dans ses vitrines et sur son site internet. La croisière représente 10% des ventes du réseau AFAT-Selectour.
"Nous n'avons pas connu d'annulations en masse et les prix ne se sont pas effondrés", a insisté M. Azouze, en exprimant son "immense confiance en l'avenir". Certes il y a eu des actions promotionnelles "parce qu'il s'agit pour nous de revenir dans le ring", mais "il n'y a pas d'effondrement de la dynamique des prix".
-"contre-vérités"-
Toutefois, M. Azouze n'a pu dire si l'activité de Costa Croisières France en 2012 serait aussi bonne qu'en 2011: "Cela peut dépendre du marché et de notre capacité à rebondir et redémarrer. L'été est très ouvert", selon lui.
Costa Croisières reçoit cette année deux nouveaux navires, le NéoRomantica, rénové pour 91 millions d'euros, et le Fascinosa, bateau neuf d'un coût de 450 millions d'euros.
Il a déploré "toutes les "contre-vérités qui ont pu circuler" lors de l'accident du Concordia, notamment en ce qui concerne la formation des membres d'équipage.
Il a invité à "tirer les leçons" de l'affaire, évoquant "certaines pistes" au niveau de la législation européenne: "on travaille notamment sur le poste de commandement, comment rendre la décision plus collégiale, qu'elle ne soit pas celle d'un seul homme".
L'accident du Concordia a rapidement été imputé à une erreur de pilotage du commandant.
Par ailleurs, "depuis la mi-février, l'exercice d'abandon du navire se fait avant que le bateau n'appareille", a dit M. Azouze. Costa Croisières réfléchit à "un changement d'uniforme pour les officiers, pour que les clients les visualisent mieux".
La maison mère de Costa, l'américain et numéro un mondial de la croisière Carnival, a "diligenté un audit sur l'ensemble des processus de sécurité des bateaux du groupe, soit une centaine", a souligné M. Azouze.
M. Azouze a justifié l'indemnisation de 11.000 euros proposée jusqu'au 13 mai à "tous les clients rentrés chez eux et qui ne nécessitaient ni assistance psychologique ni assistance médicale": "Il s'agissait d'être rapides et justes. Les magistrats nous avaient demandé d'agir rapidement", a-t-il dit.
"Pour ceux qui n'acceptent pas cette indemnisation, on sera dans une procédure légale", a-t-il dit.