La relance de l'économie mondiale, la lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté, ainsi que l'Iran figurent parmi les thèmes principaux du sommet du G8 de mercredi à vendredi à L'Aquila, ville du centre de l'Italie dévastée par un séisme en avril.
"Tout est prêt, je suis totalement serein", a déclaré le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, hôte du sommet, qui a pris la décision de transférer le G8 du lieu initialement prévu de La Maddalena en Sardaigne vers cette zone sismique où sont encore bien visibles les dégâts du tremblement de terre qui a fait 299 morts.
Les participants seront toutefois immédiatement évacués en cas de secousse tellurique d'une magnitude supérieure à 4, a indiqué lundi la protection civile italienne. Vendredi, une secousse de 4,1 sur l'échelle de Richter avait été enregistrée, avec un épicentre situé à environ 1 km de la caserne militaire où se tient le sommet.
Des manifestations de faible ampleur contre le sommet se sont déroulées mardi à Rome, distante d'une centaine de kilomètres. Une quarantaine de manifestants ont été interpellés, surtout des Italiens, ont constaté des photographes de l'AFP.
Cinq Français âgés de 25 à 35 ans ont également été interpellés en possession de bâtons près de la caserne de la police des finances de L'Aquila. Ils ont été inculpés pour détentions d'armes prohibées mais laissés en liberté.
Au total, plus de 15.000 policiers sont mobilisés à Rome et à L'Aquila pour assurer la sécurité du sommet.
Une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que des responsables d'institutions multilatérales sont attendus à L'Aquila.
Le G8 réunit l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon et la Russie. Les travaux du sommet débuteront mercredi vers 11H00 GMT avec un déjeuner de travail.
Jeudi et vendredi, le sommet s'élargira aux dirigeants du G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), de l'Australie, de l'Indonésie et de la Corée du Sud pour aborder notamment la lutte contre le réchauffement climatique.
L'Egypte, le Danemark, les Pays-Bas, l'Espagne, la Turquie, l'Algérie, l'Angola, l'Ethiopie, la Libye, le Nigéria et le Sénégal ont également été invités.
Sur l'Iran, qui devrait être le sujet principal du dîner des chefs d'Etat mercredi, le G8 devrait réaffirmer la condamnation des violences post-électorales.
Le président chinois Hu Jintao participera au G8 alors que de sanglantes émeutes ethniques ont eu lieu dans la région chinoise du Xinjiang. "Nous aurons l'occasion d'évoquer la situation avec le président chinois à L'Aquila. Je ferai usage de cette opportunité", a dit mardi à Berlin la chancelière allemande Angela Merkel.
Pour l'économie, les présidents français Nicolas Sarkozy et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont affirmé dans une tribune commune qu'"au-delà de l'économie et du système financier", il faut à présent "accorder une attention prioritaire à la dimension sociale de la mondialisation" face à la crise.
Le pire de la crise économique en matière sociale et politique est "toujours à venir", a averti à Genève le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy.
Sur le climat, le G8, responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, doit endosser collectivement l'objectif de limiter le réchauffement global à +2 degrés Celsius par rapport aux niveaux pré-industriels.
Les dirigeants seront aussi appelés à confirmer leurs engagements d'aide aux plus pauvres.
M. Berlusconi avait fait état la semaine dernière d'un "geste" du président Obama contre la faim dans le monde, qui représenterait une somme de quatre milliards de dollars, sur une aide spéciale envisagée de plus de 12 milliards de dollars.