Les présidents du groupe énergétique français EDF et du russe Gazprom se sont rencontrés vendredi à Paris, dans le but d'"aboutir très prochainement à la signature d'un accord" sur une prise de participation d'EDF au projet de gazoduc South Stream, ont annoncé les deux groupes.
Le PDG d'EDF Pierre Gadonneix et le président de Gazprom Alexeï Miller "ont confirmé leur volonté de poursuivre les discussions en vue d'aboutir très prochainement à la signature d'un accord", a déclaré EDF dans un communiqué.
Il s'agit d'une "prise de participation minoritaire d'EDF dans le projet de gazoduc South Stream visant à relier la Russie à l'Europe, aux côtés de l'énergéticien italien ENI", a précisé EDF.
Gazprom a indiqué dans un communiqué que MM. Gadonneix et Miller avaient souligné l'importance de ce projet pour une "diversification des voies de transport gazier vers l'Europe et un renforcement de la sécurité énergétique du continent".
"Gazprom est intéressé par une coopération à long terme, mutuellement avantageuse avec EDF, leader reconnu du marché énergétique européen", a déclaré M. Miller, cité dans le communiqué.
Le sujet avait déjà été abordé à Moscou il y a un mois entre le Premier ministre français François Fillon et son homologue russe Vladimir Poutine.
Ni une date pour un accord ni le montant de la participation possible d'EDF n'avaient alors été précisés. La presse russe évoquait alors une participation d'au moins 10%.
Le gazoduc South Stream doit passer sous la mer Noire et relier la Russie à la Bulgarie, où il se divisera en une branche nord-ouest vers l'Autriche et une branche sud, notamment vers la Grèce et l'Italie.
Il doit notamment permettre à la Russie d'exporter du gaz vers l'Europe en contournant l'Ukraine, pays avec lequel Moscou entretient des relations tendues.
Le groupe italien ENI est le principal partenaire de Gazprom dans South Stream.
Ce projet de gazoduc est en concurrence avec le projet européen Nabucco de 3.300 km contournant la Russie, par lequel l'Union européenne souhaite amoindrir sa dépendance vis-à-vis du gaz russe.