PARIS (Reuters) - Le haut diplomate financier japonais Masato Kanda a déclaré mardi à des journalistes que les autorités japonaises étaient en contact étroit avec la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen et d'autres autorités étrangères, sur les marchés financiers et les devises en particulier.
Le ministre des Finances, Shunichi Suzuki, a confirmé que Tokyo et Washington étaient en contact étroit l'un avec l'autre sur les devises, mais a refusé de révéler les sujets abordés.
Ces déclarations du diplomate ont eu lieu alors que les marchés s'inquiètent de la faiblesse du yen, qui a chuté de 10,3% face au dollar cette année pour retrouver son plus haut niveau depuis novembre 2022, à 144,6 yens par dollar.
A l'époque, la dégringolade du yen, passé brièvement à 151,9 yens par dollar, son plus bas niveau en presque 30 ans, avait inquiété les autorités financières japonaises et déclenché une intervention de la banque centrale qui avait raffermi tout aussi violemment la devise nipponne.
Depuis, la divergence de politique monétaire avec les Etats-Unis s'est accentuée, d'autant que les marchés commencent à anticiper que la Réserve Fédérale montera ses taux à deux reprises, et non plus une seule fois, avant d'atteindre son taux terminal.
"Une intervention sur le marché des changes pourrait être envisagée si la parité USD/JPY dépasse 145 et se dirige vers 150 avec une volatilité croissante", écrivent les stratégistes de BofA.
"Mais un yen faible est moins douloureux qu'en 2022, grâce à la baisse des prix du pétrole et à la reprise du tourisme, ce qui pourrait également atténuer le coût politique d'une devise faible".
(Reportage Tetsushi Kajimoto, Leika Kihara, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)