La Bourse de Paris a terminé jeudi en forte baisse, le CAC 40 perdant 1,97%, après des indicateurs américains en-deçà des attentes qui ont incité le marché à poursuivre son mouvement de consolidation.
L'indice vedette a cédé 74,64 points à 3.720,77 points dans un volume d'échanges de 3,552 milliards d'euros. Il enregistre sa troisième séance de baisse consécutive après avoir lâché 0,49% mercredi.
Sur les autres places européennes, Francfort à perdu 2,13%, Londres 1,68% et l'Eurostoxx 50 2,16%.
En légère baisse dans la matinée, malgré des indicateurs d'activité en zone euro rassurants, le marché parisien a creusé ses pertes dans l'après-midi, après la publication de statistiques décevantes aux Etats-Unis.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont en effet augmenté plus que prévu au cours de la semaine précédente et l'indice ISM dans le secteur industriel s'est établi à 52,6 en septembre, en-deçà des attentes.
"Les données macroéconomiques ne sont pas extraordinaires mais le seul point positif est que l'on constate une certaine stabilisation au-dessus de 50 (points) de l'ISM manufacturier par rapport au précédent", a commenté Franck Bernard, gérant chez B*Capital (BNP Paribas).
"Le scénario macroéconomique est en train d'être validé, la sortie de crise est progressive", a assuré le gérant, indiquant ne pas voir de surprises dans les données du jour, d'autant plus que le contexte est celui d'une consolidation du marché après avoir atteint ses plus hauts niveaux de l'année, au-dessus de 3.800 points.
"La macroéconomie a donné le la, mais en même temps, des entreprises comme Michelin ont pu également refroidir le marché en disant ne pas voir de sortie de crise", a-t-il souligné.
Michelin a enregistré la plus forte baisse du CAC (-4,91% à 50,98 euros) après que le gérant du groupe, Jean-Dominique Senard, s'est montré sceptique sur la solidité de la reprise, dans un entretien au Wall Street Journal.
Dans son sillage, l'équipementier Faurecia a chuté de 5,53% à 14,01 euros.
Peugeot PSA a perdu 2,23% à 20,37 euros. Selon Les Echos, le constructeur va arrêter la production de la C2, après avoir déjà annoncé mercredi l'arrêt de sa gamme 1007. Renault a mieux résisté, en cédant 0,64% à 31,66 euros.
Le marché automobile français est pourtant passé à la vitesse supérieure en septembre: les ventes ont bondi de 14,1% en septembre.
Les valeurs bancaires ont également fortement reculé, affectées par les augmentations de capital de plusieurs d'entre elles, a indiqué M. Bernard.
Société Générale (-2,49% à 53,63 euros) a annoncé jeudi avoir émis un milliard de dollars d'obligations (686 millions d'euros), des analystes estimant que l'opération est un préalable au remboursement de l'aide de l'Etat. Mardi, c'était BNP Paribas (-3,83% à 52,51 euros) qui faisait la même annonce pour rembourser précisément l'Etat.
Le marché a également été animé par plusieurs changements de recommandation: Schneider Electric a reculé de 1,95% à 67,91 euros, les analystes de Crédit Suisse étant passés à "neutre" sur le titre.
France Telecom a laché 1,90% à 17,86 euros, les analystes de Citigroup ont abaissé leur recommandation à "vendre" contre "conserver".
TF1 (-3,21% à 11,625 euros) a été victime d'un abaissement de recommandation de Crédit Suisse à "sous-performer" contre "neutre" auparavant.
En revanche, Bouygues a tiré son épingle du jeu (+0,23% à 34,83 euros) grâce à un relèvement de recommandation de Citigroup, à "acheter" contre "conserver".
Enfin, Kaufman & Broad a chuté de 7,91% à 20,25 euros, malgré des résultats encourageants au le troisième trimestre, qui semblaient avoir déjà été intégrés par le marché, a indiqué une analyste parisienne.