La Bourse de Paris est repartie à la hausse cette semaine, franchissant des seuils inédits depuis octobre 2008, dopée par un regain de confiance dans la reprise économique, mais les inquiétudes persistantes sur l'emploi rendent cette remontée toujours fragile.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a progressé de 3,78% pour terminer vendredi à 3.734,89 points, son plus haut niveau depuis onze mois. Depuis début 2009, l'indicateur a gagné 16%.
A l'origine de cette envolée de l'indice parisien, des indicateurs macroéconomiques satisfaisants des deux côtés de l'Atlantique, des propos encourageants de grands responsables économiques, le maintien des plans de relance et des taux d'intérêt toujours bas, explique-t-on dans les salles de marché.
Publié vendredi, l'indice de confiance des consommateurs américains, en hausse en septembre après deux mois de baisse, a contribué à ce redressement.
Signe de ce regain d'optimisme, le retour dernièrement des opérations de fusions-acquisitions après une interruption de quasi deux ans.
"Portées par la poursuite de l’amélioration du sentiment général sur la macroéconomie et par le retour des opérations boursières, toutes les Bourses ont rebondi cette semaine", notent les analystes de Natixis Strategy.
Les investisseurs ont ainsi salué cette semaine les "signes forts" de reprise économique données par les derniers indicateurs de l'OCDE, la forte progression des commandes industrielles en Allemagne cet été, la décrue des pertes nettes d'emploi en France au deuxième trimestre et la hausse de la production industrielle française en juillet.
La réunion du G20 le week-end dernier à Londres les a également rassurés car elle s'est soldée par la poursuite des plans de relance pour accompagner la reprise de l'économie.
"On sent manifestement que le marché (...) veut rattraper les pertes enregistrées depuis un an", souligne Romain Boscher, directeur de la gestion actions chez Groupama Asset Management.
Il prévoit "un retour d'ici fin 2009 aux niveaux d'avant la faillite de Lehman Brothers, soit un CAC 40 au-dessus des 3.800 points, avec un point de passage pouvant aller jusqu'à 4.200 points".
Mais "ce redressement reste fragile et les investisseurs attendent encore d'être rassurés sur la consommation et l'évolution de l'emploi", note-t-il.
Car la bonne santé de la Bourse est aussi largement dépendante de l'évolution du chômage et du pouvoir d'achat. L'horizon ne sera vraiment dégagé que lorsque les investisseurs seront rassurés sur l'emploi.
"Le risque est un redressement peut-être trop rapide, les chiffres du chômage risquant de peser en 2010 sur la reprise du marché des actions", met en garde M. Boscher.
Les analystes de la maison de courtage Aurel craignent que le redressement en cours soit "un rebond technique". Ils s'inquiètent notamment d'"une consommation des ménages qui ne peut pas être dynamique avec la forte hausse du chômage".
La semaine prochaine, les analystes surveilleront notamment une batterie d'indicateurs sur l'activité en août aux Etats-Unis: ventes de détail, production industrielle, mises en chantier et permis de construire.