Le patron d'EADS, Louis Gallois, a accusé mardi les Etats-Unis de favoriser son concurrent Boeing dans la bataille pour les ravitailleurs de l'armée de l'air américaine, en ayant fourni à Boeing le prix de l'appareil conçu par Northrop Grumman et EADS.
"Bien sûr c'est pratique pour Boeing d'avoir le prix de notre ravitailleur" alors qu'EADS ne connaît pas celui de Boeing, a déclaré M. Gallois, interrogé au cours d'une conférence à Washington sur des accusations semblables formulées récemment par le partenaire américain d'EADS, Northrop Grumman.
Le dirigeant du groupe européen d'aéronautique et de défense a rappelé que les deux concurrents dans cet appel d'offres présentaient "globalement le même" appareil.
"C'est une question de confiance" entre EADS et le Pentagone, a encore considéré M. Gallois, président exécutif du groupe européen.
Northrop Grumman avait lancé la même accusation en septembre, en expliquant que cette information sur le prix avait une "importance particulière" dans la compétition.
Le ministère de la Défense américain a annoncé le 24 septembre qu'il rouvrait la compétition pour le renouvellement de la flotte d'avions ravitailleurs américaine, qui oppose le constructeur américain Boeing à l'alliance EADS/Northrop Grumman.
Ce contrat de 35 milliards de dollars portant sur 179 avions avait été attribué par le Pentagone en février 2008 à EADS et Northrop Grumman. Mais Boeing avait contesté la décision et obtenu que la Cour des comptes américaine (GAO) ordonne un redémarrage du processus d'appel d'offres.