La société d'investissement Wendel a enregistré au premier semestre une lourde perte de 959 millions d'euros, essentiellement due à des provisions pour dépréciations ainsi qu'à des pertes de dilution de la participation dans le groupe Saint-Gobain, selon un communiqué publié lundi.
Lors de l'annonce du chiffre d'affaires du premier semestre, fin juillet, le président du directoire Frédéric Lemoine avait indiqué prévoir "une perte comptable très significative" pour la période "ainsi que pour l'ensemble de l'année 2009", confirmant un scénario évoqué dès sa prise de fonction au printemps.
Lors d'une conférence téléphonique lundi, M. Lemoine a confirmé anticiper une perte comptable sur l'ensemble de l'exercice 2009.
La dégradation des comptes du groupe est d'abord liée à des provisions pour dépréciations d'actifs, consécutives à la baisse de valeur de ses participations, principalement dans Saint-Gobain.
Sur les 748 millions d'euros de provisions pour dépréciations, 705 millions proviennent ainsi de la participation de 17,7% dans la société de matériaux de BTP.
Par ailleurs, comme prévu, Wendel pâtit de pertes de dilution engendrées par les augmentations de capital de Saint-Gobain sur le semestre, à hauteur de 741 millions d'euros.
D'autres éléments exceptionnels compensent partiellement ces facteurs négatifs, à savoir la vente, mi-mai, des activités pétrolières de sa filiale néerlandaise Oranje-Nassau ainsi que d'un bloc de 10% du capital du groupe de certification Bureau Veritas, qui dégagent une plus-value de cession de 464 millions d'euros.
M. Lemoine a insisté sur le fait que la situation financière de Wendel "s'est renforcée au cours du semestre", notamment du fait des cessions d'actifs.
Le groupe a amélioré sa trésorerie, qui est passée de 2,31 à 2,55 milliards d'euros, a obtenu le report à 2015 de deux "tranches" de dette de Saint-Gobain d'un montant de 1,255 milliard et celui d'une ligne de crédit non tirée de 600 millions à 2013.
Wendel a également négocié l'allègement temporaire jusqu'en mars 2010 des engagements de sa filiale Deutsch (connecteurs) vis-à-vis des banques. A cette échéance, de nouvelles conditions de financement de long terme seront négociées avec les banques.
Durement frappé par la crise économique avec une contribution négative de 10 millions au résultat de Wendel au premier semestre, Deutsch est aujourd'hui "dans un point de retournement", marqué notamment par un redémarrage des commandes au deuxième trimestre, a affirmé M. Lemoine.
Sur le plan de l'activité des sociétés dont Wendel est actionnaire, la contribution principale provient de Bureau Veritas, avec 141 millions d'euros, en hausse de 27% grâce à un plan de maîtrise des coûts, d'amélioration des processus et à une réduction de l'endettement.
Wendel prévoit néanmoins que le rythme de croissance de l'activité du groupe de certification va ralentir au second semestre.
"Nous sommes assez confiants sur la capacité des entreprises du groupe qui ont été bien restructurées à profiter de la reprise qui s'annonce", a estimé M. Lemoine.