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La Cédéao privilégie la diplomatie mais active sa force d'intervention

Publié le 10/08/2023 10:53
Mis à jour le 10/08/2023 23:41
© Reuters. Vue générale alors que les partisans des putschistes nigériens participent à un rassemblement dans un stade de Niamey. /Photo prise le 6 août 2023 à Niamey, Niger/REUTERS/Mahamadou Hamidou
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par Boureima Balima et Abdel-Kader Mazou

NIAMEY/ABUJA (Reuters) - Le président du Nigeria, Bola Tinubu, a souligné jeudi à Abuja qu'aucune option n'avait été écartée pour assurer un retour rapide à l'ordre constitutionnel au Niger, notamment l'usage, en dernier recours, de la force, alors que la Cédéao a ordonné l'activation de sa force d'intervention.

La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a ordonné jeudi à l'issue de son sommet l'activation immédiate de sa force d'intervention après le coup d'Etat du 26 juillet au Niger.

L'organisation a toutefois indiqué qu'elle privilégiait une résolution pacifique de la crise et qu'aucune option qui permettrait de parvenir à ce résultat n'avait été écartée.

"Aucune option n'est écartée, y compris l'usage, en dernier recours, de la force", a déclaré Bola Tinubu.

"J'espère que, grâce à un effort commun, nous parviendrons à une résolution pacifique qui servira de feuille de route pour restaurer la stabilité et la démocratie au Niger", a-t-il dit. "Tout n'est pas encore perdu."

La Cédéao s'est également engagée à l'issue du sommet à imposer des sanctions, interdire les voyages et geler les avoirs de ceux qui empêchent le retour au pouvoir du président Bazoum.

Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué jeudi soir dans un communiqué que la France affirmait son plein soutien à l'ensemble des conclusions adoptée à l'occasion du sommet de la Cédéao.

Depuis le placement en résidence surveillée du président Mohamed Bazoum le 26 juillet, la junte a rejeté plusieurs tentatives de médiation et ignoré un ultimatum de la Cédéao.

Bola Tinubu a présenté le coup d'Etat du 26 juillet au Niger comme une menace pour la stabilité régionale et affirmé que toutes les voies devaient être épuisées pour assurer un retour à l'ordre constitutionnel.

A Niamey, Mahamane Roufai Laouali, présenté comme le secrétaire général du gouvernement, a annoncé la nomination d'un cabinet composé de 21 ministres. Des militaires ont été désignés aux postes de ministres de la Défense et de l'Intérieur.

Ali Mahamane Lamine Zeine, nommé Premier ministre lundi, détient le portefeuille des Finances.

Dans le même temps, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé son inquiétude sur les conditions de détention de Mohamed Bazoum et de sa famille, détenus dans la résidence présidentielle sans eau courante ni électricité et privés d'aliments frais depuis plusieurs jours.

"Le secrétaire général (...) appelle une nouvelle fois à la libération immédiate et sans condition (de Mohamed Bazoum) et à son rétablissement dans ses fonctions de chef de l'Etat", a déclaré un porte-parole de l'Onu.

IMPORTANCE STRATEGIQUE

Les rues du Niger étaient calmes dans l'attente des conclusions du sommet à Abuja, ont constaté des journalistes de Reuters.

Beaucoup soutenaient la junte et critiquaient la Cédéao pour avoir imposé des sanctions contre le Niger et brandi la menace d'une intervention militaire.

Des émissaires du président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao, ont pu s'entretenir mercredi à Niamey avec les dirigeants de la junte, laissant entrevoir l'espoir d'un dialogue.

Ses réserves en uranium et en pétrole donnent au Niger un intérêt économique et stratégique d'importance aux yeux des Etats-Unis, de l'Europe, de la Chine et de la Russie.

© Reuters. Le président nigérian Bola Tinubu pose pour une photo de groupe avec d'autres dirigeants ouest-africains avant une réunion de la CEDEAO à Abuja, au Nigeria. /Photo prise le 10 août 2023/REUTERS/Abraham Achirga

L'hypothèse d'une intervention militaire et le risque d'une escalade militaire au Sahel, où l'insurrection djihadiste a fait des milliers de morts, des millions de déplacés et entretient une crise humanitaire, divise au sein de la Cédéao.

Les militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso, deux pays suspendus des instances de l'organisation ouest-africaine, ont promis de se ranger au côté des putschistes de Niamey en cas d'opération armée des pays voisins.

(Rédigé par Alessandra Prentice et Sofia Christensen, version française Jean-Stéphane Brosse, Zhifan Liu et Camille Raynaud, édité par Tangi Salaün)

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