PARIS (Reuters) - La décision de la justice polonaise de considérer comme anticonstitutionnels certains articles de traités de l'Union européen contraires est "gravissime" et constitue une "attaque contre l'Union européenne", a estimé vendredi le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.
Cette décision soulève le risque d'une "sortie de facto" de la Pologne de l'Union européenne (UE), a souligné Clément Beaune sur BFMTV en prévenant qu'elle pourrait avoir des conséquences en matière de soutien budgétaire de l'UE à la Pologne.
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a également jugé cet épisode "très, très inquiétant", à son arrivée à une réunion européenne à Luxembourg.
"Nous devons affirmer clairement que le gouvernement polonais joue avec le feu", a-t-il dit à la presse.
Le fait de contester le principe de la primauté du droit européen peut conduire à une mort de l'Europe née des traités de Rome, telle que nous la connaissons, a prévenu Jean Asselborn.
Le Tribunal constitutionnel polonais a jugé jeudi que certains articles de traités de l'Union européenne étaient contraires à la Constitution du pays, contestant un pan crucial de l'intégration au bloc communautaire et exacerbant le conflit entre les nationalistes au pouvoir à Varsovie et Bruxelles.
(Rédigé par Myriam Rivet, avec Sabine Siebold à Luxembourg; édité par Blandine Hénault)