PARIS (Reuters) - De la piétonisation de la place de la Concorde aux "olympistes" cyclables en passant par la "baignabilité" de la Seine, les Jeux olympiques font faire un pas de géant aux transformations de Paris, a dit à Reuters la maire de la capitale, Anne Hidalgo.
"Les Jeux nous ont permis d'accélérer les transformations écologiques sur la mobilité, sur la baignade dans la Seine, que je n'aurais pas pu faire avec une telle ampleur, à un tel rythme, s'il n'y avait pas eu les Jeux", a-t-elle déclaré mercredi dans son bureau de l'Hôtel de ville.
"Sans les Jeux, j'aurais peut-être mis dix ans de plus, 20 ans au lieu de dix", a-t-elle ajouté.
Maire socialiste de Paris depuis 2014, Anne Hidalgo a fait de l'innovation face au changement climatique l'un des axes prioritaires de sa politique.
Au chapitre des transformations pérennes de la capitale, la maire a cité la "baignabilité" de la Seine, promise dans les années 1980 par Jacques Chirac, ancien maire de Paris devenu président de la République.
"A l'issue des Jeux, il y aura trois piscines dans la Seine, trois espaces de baignade", a expliqué Anne Hidalgo. "Et partout en Ile-de-France, à terme, 27 points de baignade sont envisagées sur la Marne et la Seine. C'est un héritage incroyable."
Au chapitre de la mobilité, Anne Hidalgo a cité les "olympistes" cyclables qui permettront de relier entre eux les sites accueillant les épreuves des Jeux, programmés du 26 juillet au 11 août.
L'édile a également confirmé la piétonisation de la place de la Concorde, dont une grande partie est fermée à la circulation depuis les championnats du monde de rugby, l'an dernier.
"Après les Jeux, la place de la Concorde sera aménagée", a-t-elle dit.
LE SORT DES SANS DOMICILE FIXE
Dans le quartier de la Tour Eiffel, les jardins du Trocadéro seront rénovés, de même que le pont d'Iéna, transformé en "pont piéton" après les Jeux.
Anne Hidalgo met aussi en exergue la transformation du quartier de la porte de la Chapelle, dans le Nord-Est de Paris, jadis en proie à des problèmes notamment liés à l'afflux de migrants et au trafic de drogue.
Rénové et végétalisé, ce quartier a également vu la construction de l'Arena, salle polyvalente de 8.000 places inaugurée en février.
Les autorités réfléchissent aussi au sort des quelque 3.000 personnes sans domicile fixe qui dorment dans les rues de la capitale.
"On doit pouvoir arriver à faire ce saut quantitatif et qualitatif pour, à l'occasion des Jeux et de façon pérenne, pouvoir offrir un hébergement humanitaire d'urgence ; ça reste encore à construire avec l'Etat", a dit Anne Hidalgo.
"J'ai proposé 3.000 places supplémentaires, avec des lieux, à l'Etat. Ce qui bloque à ce stade, de ce que je comprends, c'est les moyens financiers que l'Etat pourrait allouer", a-t-elle ajouté.
(Reportage Elizabeth Pineau et Julien Pretot, édité par Kate Entringer)