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AF-KLM: Vives tensions avec Paris après l'entrée d'Amsterdam au capital

Publié le 27/02/2019 21:32
© Reuters. AF-KLM: TENSIONS AVEC PARIS APRÈS L'ENTRÉE D'AMSTERDAM AU CAPITAL
AIRF
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PARIS (Reuters) - La montée sans préavis de l'Etat néerlandais dans le capital d'Air France-KLM (PA:AIRF) a suscité mercredi une vive réaction du gouvernement français qui a jugé cette opération "inamicale", "surprenante" et "contestable", digne d'un raider boursier, rompant ainsi avec les habituelles conventions du langage diplomatique pratiqué d'Etat à Etat.

Alors qu'il était absent du capital de la compagnie, l'Etat néerlandais a annoncé mardi qu'il détenait désormais 12,68%, une participation qu'il a portée mercredi à 14%, soit au même niveau que l'Etat français, afin de pouvoir influencer la gestion de la compagnie franco-néerlandaise.

Cette opération, d'un coût total de 744 millions d'euros pour l'Etat néerlandais, intervient alors que le président du directoire de KLM, Pieter Elbers, avait semblé menacé il y a quelques semaines - suscitant une vive campagne de soutien de la part de responsables politiques et syndicaux du pays - avant d'être confirmé par le nouveau PDG du groupe, le canadien Ben Smith, qui a toutefois resserré son emprise sur la compagnie.

"La façon dont cette participation a été prise rappelle les techniques de raider plutôt que d’Etat actionnaire", a estimé une source au sein de Bercy.

"Cette initiative est inamicale, surprenante et très contestable", a-t-elle ajouté, précisant que ni le conseil d'administration d'Air France-KLM ni les autorités françaises n'avaient au préalable été prévenus.

Adoptant un ton plus mesuré, Emmanuel Macron a également appelé les Pays-Bas à clarifier leurs intentions.

A l'issue d'une réunion extraordinaire, le conseil d'Air France-KLM a averti qu'il serait très vigilant sur les conséquences de cette décision "pour le groupe, ses collaborateurs, sa gouvernance et la perception du marché".

Il a également précisé qu'il s'apprêtait à confirmer ses engagements vis-à-vis de l'Etat néerlandais visant à renforcer le développement de Schiphol comme hub européen et soutenir le développement de KLM.

L'ETAT COMPTE SAISIR L'AMF

Bercy a indiqué ne pas avoir reçu à ce stade de demande formelle des Pays-Bas d’être représenté au conseil d’administration de la compagnie, qui comporte actuellement quatre administrateurs néerlandais.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui le premier avait exprimé mardi soir sa surprise face à cette décision des Pays-Bas, recevra d'ici la fin de semaine son homologue néerlandais à Paris.

Alors que la rentabilité de KLM a atteint 9,8% l'an dernier tandis que celle d'Air France se traînait à 1,7% en raison d'une longue et coûteuse grève des pilotes, la partie néerlandaise entend défendre ses intérêts économiques, en particulier ceux représentés par l'aéroport d'Amsterdam-Schipol face au hub français constitué par Orly et Roissy-CDG.

Les déclarations de Ben Smith sur une montée en gamme d'Air France ont également fait craindre chez KLM que la compagnie ne soit reléguée au rang de "low cost".

Les marchés ont très vivement réagi à cette irruption de l'Etat néerlandais dans le capital d'Air France-KLM, interprétée comme le signe d'un futur bras de fer entre Etats, destructeur de valeur et préjudiciable à la gouvernance.

Le titre du groupe a ainsi terminé la séance sur une chute de 11,74% à 11,235 euros, alors que le titre avait repris des couleurs depuis le début de l'année (+21%).

Bercy a indiqué à ce titre que le gouvernement français allait solliciter les services de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour enquêter sur les mouvements en Bourse de l'action.

En France, la CFDT d'Air France, présente au conseil d’administration du groupe et ainsi qu'à celui d’Air France, s'est également émue de la situation.

© Reuters. AF-KLM: TENSIONS AVEC PARIS APRÈS L'ENTRÉE D'AMSTERDAM AU CAPITAL

"La CFDT Groupe Air France (...) sera particulièrement vigilante et exigeante quant au développement harmonieux de toutes les composantes du Groupe AFKL (Air France-KLM), en France, aux Pays-Bas et partout dans le monde où notre groupe est présent", déclare le syndicat dans un communiqué.

(Jean-Michel Bélot, Matthieu Protard, édité par Bertrand Boucey et Marc Angrand)

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