AMSTERDAM (Reuters) - Ahold Delhaize (BR:DELB) a dégagé au troisième trimestre un bénéfice supérieur au consensus grâce à des économies nées de la fusion, en 2016, du néerlandais Ahold avec le belge Delhaize plus élevées que prévu et à des gains de part de marché aux Etats-Unis.
La première chaîne de supermarchés de la côte est des Etats-Unis a annoncé mercredi un recul de 1,1% du chiffre d'affaires proforma au troisième trimestre, à 15,1 milliards d'euros, en raison de la baisse du dollar.
Les analystes projetaient un CA de 15,2 milliards d'euros pour Ahold Delhaize, qui réalise les deux tiers environ de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis.
Le bénéfice net a en revanche augmenté à 362 millions d'euros contre 235 millions un an auparavant, dépassant le consensus qui le donnait à 331 millions.
L'action Ahold Delhaize tangue cette année en raison de la concurrence toujours plus âpre imposée par les discounters Aldi et Lidl, tandis que Peapod, sa filiale de livraison d'épicerie en ligne, doit faire face à celle d'Amazon (NASDAQ:AMZN).com, à la suite du rachat par ce dernier de Whole Foods.
Néanmoins, le groupe néerlandais se dit bien parti pour atteindre son objectif d'un cash flow disponible annuel de 1,6 milliard d'euros grâce à des économies réalisées de 250 millions d'euros, supérieures de 30 millions d'euros à l'objectif.
Le cash flow disponible augmenterait à 1,9 milliard d'euros en 2018, année où Ahold Delhaize doit en outre procéder à un rachat de titres de deux milliards d'euros.
"Aux Etats-Unis, l'inflation est revenue à de bas niveaux et la performance commerciale s'est encore améliorée", dit le directeur général Dick Boer dans un communiqué.
Pour ce qui est du segment en ligne du distribureur, Boer en a défendu la performance, déclarant qu'il avait connu une croissance de plus de 20% durant le trimestre sous revue.
"Nous continuons d'investir dans les capacités d'entreposage en ligne et sommes bien partis pour réaliser près de trois milliards d'euros de ventes en ligne cette année et près de cinq milliards d'euros en 2020", observe-t-il.
Aux Etats-Unis, les magasins Giant et Stop & Shop ont vu leurs ventes augmenter de 0,8% à 6,4 milliards de dollars, tandis la marge opérationnelle a progressé à 4,1% contre 3,9%.
Les enseignes Hannaford et Food Lion ont augmenté leurs ventes de 2,2% à 4,4 milliards de dollars, avec une marge passée de 3,5% à 3,8%.
En Europe, Albert Heijn, chaîne de supermarché numéro un aux Pays-Bas, a réalisé des ventes en hausse de 4,1% à 3,3 milliards d'euros et dégagé une marge de 4,9% contre 4,5%. En Belgique, le leader Delhaize a vu ses ventes stagner à 1,2 milliard d'euros mais la marge a progressé à 3,1% contre 2,0%.
(Anthony Deutsch, Wilfrid Exbrayat pour le service français)