par Matthias Blamont et Tim Hepher
PARIS (Reuters) - Après plusieurs années de restructuration, Air France-KLM veut passer à une nouvelle étape de son développement avec un plan stratégique qui s'appuie notamment sur l'essor de Transavia, sa marque low cost, appelée à devenir à terme une grande rivale de Ryanair ou d'EasyJet en Europe.
Le groupe de transport franco-néerlandais, né en 2004 après la fusion d'Air France et de KLM, présente jeudi aux investisseurs ce nouveau plan, "Perform 2020", alors que les syndicats de pilotes d'Air France ont déposé un préavis de grève à partir du 15 septembre, susceptible de coûter plusieurs millions d'euros à la compagnie.
A 10h40, l'action Air France-KLM progresse de 2,51% à 8,69 euros à la Bourse de Paris et signe la plus forte progression du SBF 120. "Les premiers chiffres sont sortis et sont supérieurs à nos attentes", a déclaré un opérateur de marché basé à Paris.
L'entreprise vise une croissance de son excédent brut d'exploitation avant locations opérationnelles (Ebitdar) de 8% à 10% par an entre 2013 et 2017 et entend maintenir "une discipline financière".
AF-KLM, qui affronte à la fois la concurrence des transporteurs à bas coûts en Europe et celle des compagnies du Golfe sur le créneau plus rémunérateur des vols long-courriers, veut également afficher un retour sur capitaux employés (ROCE) compris entre 9% et 11% en 2017. Il s'était établi à 2,9% en 2013.
Perform 2020 succède à "Transform 2015", un programme marqué par un effort d'économies sans précédent au sein des deux compagnies phares du groupe.
AF-KLM y décline cinq grands axes de développement pour les prochains exercices : la croissance de l'activité passagers, l'optimisation des liaisons directes et le déploiement de Transavia dont la flotte devrait plus que doubler d'ici à trois ans pour comptabiliser une centaine d'appareils.
Transavia prévoit en outre d'ouvrir trois nouvelles "bases" en dehors de la France et des Pays-Bas l'an prochain et espère atteindre la "rentabilité d'exploitation" au plus tard en 2018.
Le groupe n'a pour l'instant pas communiqué où ces bases se situeraient mais des médias ont évoqué ces derniers jours les aéroports de Lisbonne, Porto et Munich. Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, souhaite embaucher des personnels sous contrat local, un point très contesté par les syndicats d'Air France.
AF-KLM compte par ailleurs repositionner son activité cargo, fragilisée par la crise ces dernières années, et développer l'activité de maintenance en ayant recours à des acquisitions.
(Avec Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Dominique Rodriguez)