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Alexandre, un Ricard sinon rien

Publié le 10/02/2015 12:49
Mis à jour le 10/02/2015 13:31
Photographié le 7 février 2015 à son domicile parisien, Alexandre Ricard, petit-fils de Paul Ricard, prend les rênes du groupe Pernod-Ricard, numéro deux mondial des spiritueux (Photo Joël Saget. AFP)
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Photographié le 7 février 2015 à son domicile parisien, Alexandre Ricard, petit-fils de Paul Ricard, prend les rênes du groupe Pernod-Ricard, numéro deux mondial des spiritueux (Photo Joël Saget. AFP)

Alexandre Ricard est le petit-fils de Paul et il détesterait que son portrait commence ainsi. Mercredi, il prend officiellement les rênes de l'entreprise familiale, l'avènement de la 3e génération. Marseille est loin, le petit jaune aussi.

"Ce n'est pas un parachutage, mais l'aboutissement d'un parcours", clarifie d'entrée de jeu Pierre Pringuet, le futur ex-directeur général de Pernod Ricard, qui, arrivant à la limite d'âge pour le poste lui passe le relais.

"Alexandre, c'est tout le contraire du fils à papa", confirme son ami de 20 ans Nicolas Mendiharat.

Et il l'est d'autant moins que son père, Bernard, avait été écarté de l'entreprise, au profit de son oncle Patrick, disparu en août 2012. Une histoire de stratégie, Paul goûtant peu la soif d'acquisitions de Bernard qui avait commencé à diversifier l'entreprise avec du champagne (Lanson), du thé (Elephant) ou du café (Mokarex).

Quarante ans plus tard, c'est donc le neveu, Alexandre, qui reprend le flambeau et va devenir à 42 ans le plus jeune patron du CAC 40. Ses trois sœurs et quatre de ses cousins travaillent également dans l'entreprise. Mais c'est lui qui a été choisi. "Il faut en avoir envie", élude-t-il pudiquement.

Une envie palpable dès l'adolescence.

A 16 ans, ce grand brun élancé fait son premier stage chez Ricard. Dans son rapport, il se permet d'avancer des propositions, qui finissent... devant le comité de direction, raconte un de ses proches.

Et, fidèle à ses origines, il suit la devise familiale "nul bien sans peine".

- Un bar dans son salon -

Diplômé de l'ESCP et d'un MBA à Wharton en Pennsylvanie, il choisit de se faire les dents ailleurs. D'abord au sein d'Accenture, puis du service fusion-acquisition de Morgan Stanley.

En 2003, il entre enfin à 31 ans dans l'entreprise familiale. Il passe alors à la moulinette: il commence par la holding, puis devient directeur financier d'Irish Distillers. Il se fait la main sur le terrain en Asie où il gère le duty-free, stratégique pour le groupe, puis revient en Europe comme PDG d'Irish Distillers. Sous son impulsion, le whisky Jameson passe le cap des trois millions de caisses vendues par an.

Depuis 2012, il était directeur général délégué.

"Il bosse énormément, et son temps libre, il le consacre à Pernod Ricard", glisse Nicolas Mendiharat.

Une passion absolue qui l'anime jusque dans son salon, où il a fait construire un petit bijou: un bar en étain, constellé d'étoiles de badiane (anis étoilé) avec cette devise, gravée avec l'écriture de son grand père: "Faites-vous un ami par jour".

Sur les étagères, juste les marques du groupe. Le Ricard trône en bonne place mais pèse si peu à côté des dizaines de bouteilles de vodka suédoise Absolut, de scotch whisky écossais Chivas ou de rhum cubain Havana Club.

Aujourd'hui, Marseille est loin et le Pastis 51 a été relégué au rang des marques locales d'un groupe devenu numéro deux mondial des spiritueux, et qui vaut 28 milliards d'euros en Bourse.

Et si Alexandre est "humble" et "réservé" -- marque de fabrique des Ricard -- son visage se barre d'un large sourire lorsqu'il passe en revue sa réserve.

VRP dans l'âme, "bosseur", parfois "impatient", il a une feuille de route: renouer durablement avec la croissance et ravir au britanique Diageo la place de numéro un.

Car depuis deux ans, Pernod Ricard "a un peu souffert" avec un marché chinois qui s'est retourné, les dirigeants chinois étant priés d'avoir un train de vie moins "bling-bling". Le marché américain n'a pas "redémarré", l'Amérique latine a connu des "difficultés" et l'Europe une "conjoncture déprimée", énumère Pierre Pringuet, un de ses mentors.

"Heureusement que nous avons lancé le développement en Afrique", s'empresse-t-il d'ajouter.

Alexandre aura donc beaucoup à faire. Il devra également refermer le chapitre du plan Allegro, qui prévoit 900 suppressions d'emplois dans le monde, dont plus de 150 au siège, à Créteil.

"Bien qu'étant l'héritier de la famille Ricard, Alexandre dirigera un groupe dont le capital est à présent détenu, pour une très large part, par des investisseurs institutionnels, en particulier anglo-saxons, ce qui posera un vrai challenge en termes de politique sociale dans l'entreprise", prévient l'intersyndicale de Pernod.

Car aujourd'hui, la famille Ricard reste le premier actionnaire mais avec seulement 13,1% du capital et 19% des droits de vote.

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