Par David Wagner
Investing.com – Le club très fermé des entreprises US affichant une capitalisation boursière de plus de 1000 milliards de dollar a accueilli un nouveau membre hier, Alphabet (NASDAQ:GOOGL), la maison mère de Google, dont la hausse de +0,76% à 1450$ en clôture hier lui a permis de franchir ce cap hautement symbolique.
Rappelons qu'Apple (NASDAQ:AAPL) a été la première à atteindre ce cap de capitalisation boursière en 2018. Microsoft (NASDAQ:MSFT) et Amazon (NASDAQ:AMZN) ont ensuite assez rapidement suivi. Apple et Microsoft sont toujours évaluées à plus de 1000 milliards de dollars, tandis qu'Amazon est depuis repassée sous cette barre.
Le titre Alphabet semble en partie soutenu par l'optimisme du marché quant à la nomination du nouveau PDG de la société, Sundar Pichai. Dans une annonce surprise en décembre 2019, le fondateur d'Alphabet, Larry Page, a annoncé son intention de quitter son poste de PDG, en même temps que le co-fondateur et président Sergey Brin.
Pichai était déjà le PDG de Google, qui comprend toutes les activités principales de la société - y compris la recherche, la publicité, YouTube et Android - et génère la quasi-totalité de ses revenus et de ses bénéfices.
Mais c'était Larry Page qui supervisait les entreprises du groupe qui pariaient à long terme sur des technologies expérimentales telles que les voitures autonomes et les drones de livraison de colis.
Avec Pinchai à sa tête, Alphabet pourrait accorder moins de temps et de ressources à ces projets annexes, une perspective favorable pour le marché, qui aime surtout les résultats à court terme... Accorder moins de ressources aux projets à long terme améliorerait également les résultats financiers, étant donné que la plupart de ces projets contribuent négativement aux bénéfices.
L'optimisme vient également de la croissance affichée par l'entreprise dans son activité Cloud, qui - bien qu'encore loin derrière le leader Amazon et le second Microsoft - a doublé son chiffre d'affaires, passant de 1 à 2 milliards de dollars par trimestre entre février 2018 et juillet 2019.
L'entreprise prévoit une croissance similaire pour l'année à venir, car elle continue de déployer d'importantes ressources, notamment en triplant sa force de vente et en renforçant son segment Google Cloud Health.
Cependant, même si Alphabet affiche des perspectives plutôt positives, des défis doivent encore être relevés. Certains cabinets d'analystes ont en effet par exemple relevé une stabilisation des activités publicitaires de l'entreprise, ce qui pourrait inquiéter le marché, étant donné que cela reste de loin l'activité la plus rémunératrice de Google.
Il ne faut en effet pas oublier qu'au printemps dernier, Alphabet a clôturé sa pire journée depuis avril 2010 après avoir signalé un ralentissement des chiffres de la publicité. Le titre a chuté de 7,5 %, ce qui avait réduit de plus de 67 milliards de dollars sa capitalisation boursière.
La société est également confrontée à un certain nombre de conflits, notamment une nouvelle enquête du Conseil national des relations du travail des États-Unis et diverses enquêtes antitrust au niveau des États et au niveau fédéral.
Tout ceci pourrait donc menacer la hausse actuelle de l'action. Enfin, on soulignera que le prochain test clé pour la société aura lieu le 3 février, lorsqu'elle publiera ses résultats du dernier trimestre 2019.