Les premières investigations sur la trajectoire anormale de la fusée d'Ariane 5 lors de son lancement le 25 janvier "n'excluent pas l'erreur humaine", a indiqué le président d'Arianegroup, Alain Charmeau, dans une lettre interne dont l'AFP a eu connaissance.
"Ce qui est arrivé durant ce vol d'Ariane 5 ne correspond pas à ce que nous attendons tous d'une société de premier rang comme Arianegroup. Il s'agit d'une alerte sérieuse, qui doit nous interpeller tous", écrit le dirigeant de la coentreprise entre Airbus (PA:AIR) et Safran (PA:SAF) dans cette lettre aux personnels datée du 30 janvier.
Une "anomalie de trajectoire" a conduit la fusée Ariane 5 à placer sur une mauvaise orbite deux satellites de télécommunications, SES-14 pour l'opérateur luxembourgeois SES, et Al Yah 3 pour l'opérateur des Emirats Arabes Unis.
"Heureusement le lanceur s'est comporté correctement et les deux satellites sont sur une orbite stable, et en bonne santé. Ils seront en mesure de rejoindre leur orbite nominale d'ici quelques semaines, sans impact ou avec un impact limité sur leur mission", note Alain Charmeau.
Il rappelle que des commissions d'enquête ont été mises en place, dont une interne à Arianegroup. "Leurs conclusions formelles seront publiées dès que possible mais nos premières investigations n'excluent pas l'erreur humaine", écrit-il.
"Dans notre domaine particulièrement critique de l'accès à l'espace, toute action individuelle et collective, qu'elle soit complexe ou apparemment mineure, peut avoir des conséquences graves si elle n'est pas correctement exécutée", rappelle Alain Charmeau.
"Bien entendu, dans le cas présent, des correctifs vont être identifiés et mis en oeuvre. Mais d'un point de vue plus général, j'attends de chacun de vous qu'il porte une attention accrue et permanente à la qualité et à la sécurité, dans toutes nos actions quotidiennes".
Ces derniers jours, La Tribune puis Le Figaro ont émis l'hypothèse d'une erreur de programmation de la trajectoire pour ce vol d'Ariane 5.
Dès le 26 janvier, Arianespace, société de service de lancement, filiale d'Arianegroup, a annoncé la mise en place d'une commission d’enquête indépendante en coordination avec l’Agence spatiale européenne (ESA).
Elle rendra ses conclusions "avant la fin du mois de février", a précisé Arianespace.