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Au Mexique, les usines d'assemblage tremblent pour leur avenir

Publié le 06/04/2017 14:09
Mis à jour le 06/04/2017 14:45
Une usine mexicaine d'assemblage, le 29 septembre 2010 à Ciudad Juarez, à la frontière avec les Etats-Unis (Photo Jesus Alcazar. AFP)
CONG
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Une usine mexicaine d'assemblage, le 29 septembre 2010 à Ciudad Juarez, à la frontière avec les Etats-Unis (Photo Jesus Alcazar. AFP)

A la frontière entre Mexique et Etats-Unis, les usines d'assemblage vivaient un âge d'or, profitant de leur main d'oeuvre pas chère pour fournir des pièces aux tarifs compétitifs. Désormais, les projets de l'administration Trump assombrissent leur avenir.

"Tout le monde attend de voir vers où vont aller les Etats-Unis en termes d'impôts et s'il va y avoir une négociation de l'Aléna (accord de libre-échange entre Mexique, Etats-Unis et Canada, ndlr) pouvant affecter l'industrie", explique à l'AFP Mario Hernandez du cabinet KPMG, qui conseille plusieurs usines de Ciudad Juarez (nord).

Car le président américain Donald Trump entend non seulement remettre en cause l'Aléna, envers lequel il est très critique, mais aussi créer une taxe sur les importations.

Jusque-là, ces usines mexicaines installées près de la frontière avaient connu un vrai boom, passant d'un chiffre d'affaires global de 128 milliards de dollars en 2010 à 238 milliards en 2016. Sur la même période, leur nombre d'employés avait lui grimpé de 1,9 à 2,7 millions.

Leur recette ? Importer des composants d'un autre pays (principalement les Etats-Unis), les assembler pour ensuite les vendre à l'étranger, à un tarif défiant toute concurrence grâce au faible coût de la main d'oeuvre mexicaine.

De leurs chaînes d'assemblage sortent ainsi des appareils électroniques et médicaux et des composants servant à l'industrie automobile ou aérospatiale. Des marchandises qui partent en majorité chez le voisin américain, destinataire de 80% des exportations mexicaines.

D'où l'angoisse du secteur quand le nouveau locataire de la Maison blanche a dit vouloir renégocier, voire abandonner le traité de l'Aléna, en vigueur depuis 1994.

"Cette inquiétude repose sur la dépendance économique" du Mexique vis-à-vis des Etats-Unis, explique Luis Aguirre, responsable de la partie fournisseurs au sein d'Index, organisme représentatif de l'industrie mexicaine.

Dans ce contexte, Index a demandé au gouvernement mexicain de pouvoir accompagner ses représentants lors des séances de renégociation.

- 'Nuage à l'horizon' -

D'ores et déjà, ce climat d'incertitude commence à peser : plusieurs groupes ont décidé de mettre en pause leurs projets d'investissement, par précaution.

"Certaines entreprises de petite taille n'ont pas suspendu leurs plans d'investissement mais ont mis en attente certaines décisions qu'elles avaient prévues cette année", indique Luis Aguirre, sans spécifier les montants ainsi gelés.

L'industrie, en effet, se montre plus prudente depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, confirme César Ochoa, avocat du cabinet EC Legal à Ciudad Juarez, qui conseille des entreprises étrangères intéressées par des projets de fusions-acquisitions au Mexique.

"Maintenant tout est éteint, je n'ai pas de projets en cours (...), on pourrait être dans un âge d'or pour les usines d'assemblage (mexicaines), mais le problème est désormais ce nuage à l'horizon", regrette-t-il.

Les entreprises admettent attendre des signaux plus précis de l'administration américaine au sujet de la relation commerciale avec le Mexique.

"Nous attendons des indications claires sur la direction qu'elle va prendre" et pendant ce temps "nous gardons la flexibilité nécessaire dans nos décisions d'investissement", explique un porte-parole de la société de pièces automobiles Continental (DE:CONG), installée à Ciudad Juarez et qui vient d'inaugurer une usine à San Luis Potosi (centre).

Un autre motif d'inquiétude pour le secteur est la proposition du parti Républicain de Trump de mettre en place un impôt sur les importations, qui atteindrait 20% dans le projet soutenu par Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants.

La réforme, qui doit encore être discutée au Congrès, vise à stimuler les exportations américaines et décourager l'entrée de produits étrangers sur le territoire.

C'est la mesure "qui nous inquiète le plus car la grande majorité de nos produits manufacturés vont vers les Etats-Unis", souligne Mario Hernandez de KPMG, qui estime qu'en toute logique, si cette taxe à la frontière s'applique, certains groupes rapatrieront aux Etats-Unis leur production faite au Mexique ou en Chine.

Mais c'est sans compter l'énorme différence de coûts de main d'oeuvre: "Automatiquement, le prix des produits augmenterait et le consommateur devra être prêt à payer 15 à 20% de plus", met-il en garde.

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