Le groupe français de services informatiques Capgemini (PA:CAPP) a quasiment doublé son bénéfice net en 2015, un exercice qualifié jeudi par son patron de "bonne année", portée par l'Amérique du Nord et le numérique.
Le bénéfice net s'inscrit en hausse de 94% à 1,124 milliard d'euros. La progression serait de 12%, à 648 millions d'euros, s'il n'était pas tenu compte d'un produit exceptionnel d'impôt de 476 millions, a calculé le groupe.
La marge opérationnelle a atteint 10,6%, en hausse de 1,4 point sur un an.
Le chiffre d'affaires de l'exercice a progressé de 12,7%, à 11,915 milliards d'euros, la hausse étant de 1,0% à périmètre et taux de change constants.
"C'est vraiment une bonne année!", s'est exclamé le PDG de Capgemini Paul Hermelin, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.
"Nous réalisons en 2015 une performance supérieure aux objectifs que nous avions fixés et même relevés en cours d'année", a-t-il ajouté.
La hausse des revenus a surtout été portée par l'Amérique du Nord, désormais premier marché du groupe avec un chiffre d'affaires de 3,32 milliards d'euros (28% du total), grâce à une bonne marche des affaires - une croissance organique de 7,8% - et à l'intégration de la société Igate au 1er juillet.
La France est en progression plus modeste, avec un chiffre d'affaires de 2,44 milliards (soit 20% du total, +4,4% ou +1,2% en organique) et une reprise constatée depuis le second semestre 2015 qui s'est confirmée depuis.
Les fortes croissances enregistrées dans les services financiers, la distribution et les biens de consommation et le secteur public ont plus que compensé les baisses enregistrées dans l'industrie. "Ca va mieux en France", même si les marges y sont plus modestes qu'ailleurs, a relevé M. Hermelin.
La Grande-Bretagne et l'Irlande sont le seul marché en recul de Capgemini, en raison de la fin programmée d'un gros contrat dans le secteur public britannique, avec une baisse de 2,2% à 2,15 milliards d'euros (-13,9% en organique). Mais le secteur privé commence à prendre le relais, a souligné le PDG.
- Un "acteur majeur" -
Au niveau de l'évolution par métiers, il a souligné avec plaisir que les offres "Digital" (numérique) et "Cloud" (exploitation de logiciels et stockage de données sur des serveurs distants) avaient progressé de 23% sur l'année, pour représenter 22% du chiffre d'affaires.
"Le groupe est un acteur majeur de la transformation digitale", a souligné le patron de Capgemini, qui note aussi le "très bon succès des offres de cybersécurité".
La direction va proposer le versement d'un dividende de 1,35 euro au titre de l'exercice 2015 contre 1,20 euro un an plus tôt.
"Le groupe est sur une dynamique positive, nous avons plutôt consolidé notre leadership et notre caractère global", a commenté Paul Hermelin.
"L'environnement économique (...) se caractérise par une volatilité accrue, mais Capgemini a montré ces dernières années sa capacité à naviguer dans le petit temps et à résister aux éventuels ralentissements, et chaque année, nous délivrons une performance en ligne avec nos prévisions. Nous allons continuer", a-t-il assuré.
Le groupe envisage pour 2016 une progression du chiffre d'affaires, à taux de change constants, comprise entre 7,5 et 9,5% et une marge opérationnelle comprise entre 11,1 et 11,3%.
Il a annoncé jeudi un programme pluriannuel de rachats d'actions de 600 millions d'euros, dont 150 millions en 2016.
La Bourse a salué ces résultats, le titre Capgemini prenant 4,56% à 75,96 euros jeudi à 09H15 (08H15 GMT), dans un marché parisien en hausse de 0,30%.