PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mercredi - avec un CAC 40 au-dessus des 4.400 points et à son plus haut niveau en près de deux mois - portées par les spéculations sur un éventuel cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine et de nouvelles mesures de la Banque centrale européenne (BCE).
Le président russe Vladimir Poutine a annoncé qu'un accord pourrait être conclu d'ici vendredi pour mettre fin aux combats dans l'est de l'Ukraine, alors que de nouvelles sanctions européennes se profilent.
Les marchés sont malgré tout restés nerveux au cours d'une séance où les dirigeants russes et ukrainiens ont émis des signaux parfois contradictoires et alors que sur le terrain, de violentes explosions d'artillerie ont ébranlé les faubourgs de la ville de Donetsk, place-forte des rebelles pro-russes.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,99% à 4.421,87 points. Le Footsie britannique a gagné 0,65% et le Dax allemand 1,26%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,21% et le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,69%.
Les titres des sociétés les plus exposées à la Russie ont été en tête des hausses, avec notamment des gains de 6,21% pour Raiffeisen Bank et de 2,32% pour le brasseur danois Carlsberg.
La réunion en vue de politique monétaire de la BCE soutient aussi la cote.
"Nous attendons a un fort engagement verbal de la part de Draghi jeudi", dit Romain Boscher, directeur mondial des gestions actions d'Amundi, qui gère 821 milliards d'euros d'actifs.
"La BCE a encore beaucoup de munitions et elle les utilisera certainement temps voulu. La perspective de nouvelles mesures de la banque centrale reste un élément de soutien très fort pour les actifs à risque comme les actions."
Aux valeurs, LVMH a gagné 2,89%, plus forte hausse du CAC, tandis qu'Hermès a perdu 3,43%, plus forte baisse de l'indice SBF 120.
Les deux groupes de luxe ont créé la surprise en annonçant avoir mis fin à leurs contentieux après quatre ans d'une guerre acharnée déclenchée par l'irruption du géant mondial du luxe au capital du sellier.
Hugo Boss à perdu 5,65% après la décision de la société d'investissement Permira de placer 850 millions d'euros d'actions, représentant 11,2% du capital en circulation du groupe de prêt-à-porter.
L'euro se stabilise face au dollar sur les anticipations d'un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, tandis que Brent accentue son avance, semblant toujours porté par les bons indicateurs américains de la veille.
Sur le marché obligataire, le Portugal a placé avec succès sa première obligation depuis le sauvetage de Banco Espirito de Santo début août, la perspective d'un nouvel assouplissement monétaire de la BCE ayant attiré de nombreux investisseurs en quête de rendement.
(Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Nicolas Delame)