BRUXELLES (Reuters) - Les Etats membres de l'Union européenne ont donné leur accord définitif à l'ouverture de négociations commerciales avec les Etats-Unis, lundi, malgré l'opposition de la France à cette initiative.
Les gouvernements européens ont voté à une écrasante majorité en faveur du mandat de négociations proposé par la Commission européenne. Seule la France a voté contre, tandis que la Belgique s'est abstenue.
La Commission, qui coordonne la politique commerciale des Vingt-Huit, veut entamer des négociations avec l'administration Trump avec deux objectifs: obtenir une baisse des droits de douane sur les produits industriels, et faciliter la tâche des entreprises qui doivent démontrer que leurs produits respectent les normes européennes ou américaines.
Emmanuel Macron avait fait savoir lors du sommet européen qui s'est tenu mercredi à Bruxelles que Paris refuserait l'ouverture de ces négociations, en invoquant le chantage exercé par Donald Trump et sa décision de retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat.
La France aurait au moins souhaité que la question soit renvoyée à après les élections européennes du mois de mai, sans toutefois pouvoir s'y opposer formellement, l'ouverture de négociations commerciales ne nécessitant pas l'unanimité des Vingt-Huit, comme c'est le cas d'autres procédures européennes.
Selon des diplomates, l'Allemagne est à l'inverse pressée de voir les négociations démarrer pour tenter de mettre ses constructeurs automobiles à l'abri d'une hausse des droits de douane aux Etats-Unis, dont Donald Trump a plusieurs fois brandi la menace.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait réussi à conclure une trêve avec le président américain à ce sujet en juillet dernier, mais Donald Trump a récemment montré de nouveaux signes d'impatience.
Les exportations de voitures et de pièces détachées par les constructeurs allemands Volkswagen (DE:VOWG_p), Daimler (DE:DAIGn), maison mère de Mercedes, et BMW (DE:BMWG) représentent plus de la moitié de l'ensemble des exportations européennes dans ce secteur.
La Commission a en revanche assuré qu'elle ne discuterait pas des droits de douane et autres barrières commerciales dans le domaine de l'agriculture, un chiffon rouge pour la France et d'autres pays européens mais une exigence de l'administration Trump qui voudrait ouvrir davantage le marché communautaire à sa production.
(Philip Blenkinsop; Tangi Salaün pour le service français, édité par Véronique Tison)