FRANCFORT (Reuters) - Commerzbank (DE:CBKG) a renoué plus franchement que prévu avec les bénéfices au deuxième trimestre mais la deuxième banque allemande reste prudente pour le court terme, évoquant des coûts 2018 plus importants qu'estimé initialement et une concurrence "intense" sur le marché de la banque d'entreprise.
Ces perspectives déçoivent les investisseurs: vers 10h15 GMT, le titre Commerzbank reculait de 2,3% à 8,74 euros, la plus forte baisse de l'indice Dax de la Bourse de Francfort comme de l'indice Stoxx regroupant les valeurs européennes, alors en hausse de 0,47%.
Le titre accuse un recul de près de 30% depuis le début de l'année contre -10,5% pour l'indice sectoriel sur la période.
Commerzbank, toujours partiellement aux mains de l'Etat allemand, entré à son capital pendant la crise financière de 2007-2009 pour lui éviter le dépôt de bilan, a entrepris une vaste réorganisation de ses activités qui passe par une réduction de ses effectifs, la numérisation de ses fonctions support et une volonté de se développer dans la banque de détail.
"Nos initiatives de croissance fonctionnent déjà. Bien sûr, il faudra un peu de temps pour que celles-ci produisent pleinement leurs effets", a déclaré Martin Zielke, président du directoire du groupe, cité dans un communiqué.
Le plan de restructuration de la banque, lancé en 2016, doit être achevé en 2020.
Le bénéfice net du deuxième trimestre est ressorti à 272 millions d'euros, contre une perte de 640 millions il y a un an et un consensus des analystes financiers interrogés par Reuters de 227 millions.
La perte du deuxième trimestre 2017 était due entre autres aux coûts de restructuration. Ces derniers ne sont pas aussi importants cette année mais la banque a relevé de 100 millions d'euros, à 7,1 milliards, son estimation des coûts d'exploitation pour 2018, en raison des investissements à engager dans le domaine technologique.
Et Commerzbank a précisé que les revenus tirés de sa clientèle entreprises seraient cette année moins élevés que ceux de 2017, du fait d'une concurrence "intense".
Régulièrement au centre de rumeurs de fusion, la banque vient de céder son pôle dérivés et gestion d'actifs à Société générale (PA:SOGN) . [nL5N1T96CP], [nL8N1TZ0I4]
Elle a par ailleurs confirmé son intention de reprendre le versement d'un dividende, de 0,20 euro par action, au titre de 2018, ce qui constituerait un premier retour aux actionnaires depuis 2015.
(Tom Sims, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)