PARIS (Reuters) - Cora et Carrefour ont annoncé lundi le rapprochement de leurs centrales d'achats de produits de grandes marques afin de pouvoir mieux peser dans les négociations tarifaires avec leurs fournisseurs.
Cette alliance, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2015, intervient après des rapprochements similaires entre Casino et Intermarché et entre Auchan et Système U.
Elle concerne cependant deux acteurs de taille très différente. Cora, surtout présent dans le nord et l'est de la France, détient une part de marché limitée à 3,3%, selon les chiffres de KantarWorldPanel, tandis que celle de Carrefour atteint 21,9% en incluant le réseau de magasins Dia en France rachetés au groupe espagnol du même nom.
"Cet accord concrétise un partenariat de long terme, sans lien capitalistique entre les deux entreprises, chacune conservant son indépendance", soulignent les deux groupes dans un communiqué.
Les deux distributeurs ne mettront leurs forces en commun que pour l'achat des produits de grandes marques. Leurs marques propres (MDD) ne seront pas concernées, pas plus que les produits frais traditionnels issus de la production agricole ou les produits de marque nationale élaborés par des PME.
Seront donc concernés les produits alimentaires des grands groupes comme Nestlé, Danone ou Coca Cola ou non alimentaires provenant de L'Oréal, Procter & Gamble ou encore Unilever.
La bataille des prix qui fait rage entre les distributeurs se focalise sur les produits de grandes marques car ce sont eux qui font leur "image prix", à savoir la perception qu'ont les consommateurs du niveau de prix d'une enseigne.
Cet accord apporte à Carrefour-Cora une part de marché combinée de 25,2%, les propulsant à la deuxième place des acheteurs en France derrière l'alliance Casino-Intermarché (25,9%), mais devant Auchan-Système U (21,6%) et Leclerc (19,9%).
Cora exploite 199 hypermarchés et supermarchés et a réalisé un chiffre d'affaires de 5,0 milliards d'euros en 2013, tandis que les ventes de Carrefour en France ont atteint 35,4 milliards d'euros l'an dernier.
(Pascale Denis, édité par Dominique Rodriguez)