DÜSSELDORF (Reuters) - Lire que Lumileds est une ex-filiale de Philips
Les salariés de l'industrie allemande ont procédé à des débrayages lundi et en prévoient d'autres mardi à l'appel du syndicat IG Metall qui réclame des hausses de salaires et une réduction du temps de travail hebdomadaire.
L'économie allemande affichant une santé étincelante et un taux de chômage au plus bas, la plus importante centrale syndicale du pays réclame une hausse de 6% des salaires cette année pour 3,9 millions de salariés de l'industrie.
Le patronat a rejeté cette demande, la jugeant excessive, et se dit prêt, pour l'heure, à consentir à une augmentation de 2%, assortie d'une prime exceptionnelle de 200 euros au premier trimestre.
Lundi, plus de 3.000 salariés du site Porsche de Stuttgart ont débrayé et près de 400 employés du fabricant d'ascenseurs Otis à Berlin devaient faire de même.
Les ouvriers du service de nuit chez Kirchhoff, fournisseur de pièces pour automobiles, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ont également cessé le travail, tout comme les salariés du fabricant de matériel agricole Claas, indique le puissant syndicat de la métallurgie et de l'ingénierie.
"L'attitude du patronat durant les négociations est à l'origine de ces grèves d'avertissement", a déclaré Knut Giesler, représentant d'IG Metall dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie.
Dans ce Land, le plus peuplé d'Allemagne, IG Metall a également invité les salariés de 143 entreprises à cesser le travail mardi. Parmi ces entreprises figurent notamment Lumileds, l'ex-filiale de composants LED et d'éclairage automobile de Philips, ainsi que Rothe Erde, une filiale de Thyssenkrupp.
Des actions sont également prévues en Bavière, siège de BMW (DE:BMWG) et de Siemens (DE:SIEGn), le syndicat menaçant de durcir la grève en passant de quelques heures d'interruption de travail à une journée complète.
Cette crise survient au moment où la première économie d'Europe bénéficie d'une solide croissance, portée par la demande intérieure et une reprise mondiale des exportations alors que les coûts d'emprunt et l'inflation restent très bas.
En outre, les perspectives pour 2018 sont favorables, l'institut économique Ifo prévoyant une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,6% cette année.
Des négociations ont été fixées au 11 janvier pour les salariés dans le Bade-Wurtemberg, Land où sont basés Porsche, la marque de voitures de sport de Volkswagen (DE:VOWG_p), Daimler (DE:DAIGn) et l'équipementier automobile Bosch .
En Bavière, les négociations doivent reprendre le 15 janvier. Quant au Land de Rhénanie-du-Nord-Wesphalie, il doit suivre le 18 janvier.
La fédération patronale de la métallurgie Metall NRW critique ce mouvement social, estimant qu'il risque de porter préjudice à la réputation de fiabilité des entreprises industrielles allemandes.
"Pour moi, le syndicat doit agir à la table des négociations et non dans la rue", déclare Luitwin Mallmann, représentant Metall NRW, dans un communiqué.
(Matthias Inverardi, avec Jan Schwartz, Alexander Huebner, Jan Schwartz et Ilona Wissenbach; Eric Faye et Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)