EasyJet (LON:EZJ) a vu son chiffre d'affaires reculer au printemps et fait face à un été incertain alors que les problèmes s'accumulent avec le Brexit, les attaques terroristes et le coup d'État manqué en Turquie.
EasyJet a vu son chiffre d'affaires reculer au printemps et fait face à un été incertain alors que les problèmes s'accumulent avec le Brexit, les attaques terroristes et le coup d'État manqué en Turquie.
Le chiffre d'affaires de la compagnie aérienne britannique a reculé de 2,6% à 1,196 milliard de livres (1,4 milliards d'euros) sur les trois mois achevés fin juin, qui correspondent au troisième trimestre de son exercice 2015/16, malgré une hausse du nombre de passagers. Le revenu par siège a de son côté chuté de 7,7%.
"L'environnement économique et opérationnel a été difficile au troisième trimestre à cause d'un certain nombre de facteurs dont des grèves de contrôleurs aériens et d'autres mouvements sociaux, des fermetures de la piste à Londres Gatwick et le très mauvais temps", a expliqué Carolyn McCall, la directrice générale de la compagnie à bas coûts, qui avait lancé un avertissement sur résultats fin juin.
"Plus récemment la volatilité des changes résultant de la décision du Royaume-Uni de quitter l'UE lors du référendum ainsi que les récents événements en Turquie et à Nice continuent de peser sur la confiance des consommateurs", a-t-elle ajouté.
L'été, qui représente normalement le pic d'activité, s'avère ainsi incertain et EasyJet n'a pas donné de prévision pour ses bénéfices annuels.
"Conséquence des événements de la semaine dernière, la trajectoire du revenu par siège au quatrième trimestre demeure incertaine", souligne le transporteur.
"Pour les compagnies aériennes, c'est l'une des périodes les plus difficiles auxquelles nous avons été confrontés depuis longtemps", a reconnu Carolyn McCall lors d'une conférence téléphonique.
A la Bourse de Londres, l'action EasyJet chutait jeudi matin, réalisant la plus mauvaises performance de l'indice FTSE-100 des principales valeurs. Elle perdait 6,03% à 1.059 pence vers 09H45 GMT.
"La direction met en avant un environnement opérationnel difficile et incertain et n'a pas donné de prévision de bénéfice avant impôts pour l'ensemble de l'exercice. Cela ne devrait pas rassurer les marchés", a relevé Gerald Khoo, analyste chez Liberum.
- L'accès au ciel européen crucial -
EasyJet a souligné jeudi que sa "priorité" est de pouvoir continuer à avoir un plein accès au ciel européen malgré le Brexit.
La compagnie a répété qu'elle cherche à obtenir un certificat de transporteur aérien dans un autre pays non spécifié de l'Union européenne au cas où les compagnies du Royaume-Uni perdraient le droit de voler sans contrainte à travers toute l'Europe.
Cette question est suspendue aux négociations futures entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Le nouveau gouvernement britannique mené par Theresa May veut prendre son temps avant de notifier sa demande de sortie de l'UE et doit encore déterminer quel type de relation il souhaite établir avec les 27.
"EasyJet met en pratique quotidiennement la liberté de circulation des citoyens de l'UE, ce qui fait de la possibilité de perdre l'accès au ciel européen un problème réel", a souligné Nicholas Hyett, analyste chez Hargreaves Lansdown.
"Toutefois, si le Brexit représente un problème sur le long terme pour l'entreprise, les obstacles sur le court terme s'avèrent tout aussi difficiles", a-t-il ajouté.
Les déboires d'EasyJet pesaient sur le reste du secteur jeudi matin. International Airlines Group (LON:ICAG) (IAG), la maison mère de British Airways et Iberia, reculait de 3,92% à 404,2 pence à la Bourse de Londres et Air France-KLM abandonnait 4,18% à 5,34 euros à Paris.
Le groupe aérien allemand Lufthansa (DE:LHAG) chutait également de 7,80% à Francfort. Il a abaissé mercredi ses attentes de bénéfice annuel d'exploitation avant impôts et intérêts, les réservations de vols vers l'Europe diminuant à cause des attentats et de "l'incertitude politique et économique".