Le groupe britannique Pearson (LON:PSON) a annoncé mercredi qu'il voulait céder ses parts dans Penguin Random House, et son partenaire allemand Bertelsmann a fait savoir qu'il était prêt à monter dans le capital de cette grande maison d'édition.
Pearson plongeait de plus de 25% à la Bourse de Londres dans la matinée, après avoir en outre averti sur ses résultats.
Présenté comme "le plus important groupe d'édition grand public du monde" et né de la fusion en 2013 des activités éditoriales de Bertelsmann (Random House) et du britannique Pearson (Penguin), Penguin Random House est actuellement détenu à 53% par le premier et à 47% par le second.
Côté à la Bourse de Londres, Pearson s'est recentré sur le secteur éducatif après avoir vendu en 2015 le Financial Times et sa part dans The Economist, alors que son partenaire allemand Bertelsmann est un grand groupe privé de médias, propriétaire notamment de RTL, M6 et de nombreux magazines comme Geo ou Gala.
Pearson a annoncé mercredi qu'il allait actionner une clause qui lui permettait de sortir du capital de la maison d'édition, afin de se renflouer au moment où il connaît une passe difficile.
"Nous prévoyons d'actionner la clause de sortie de notre part de 47% dans Penguin Random House auprès de notre partenaire dans la coentreprise, Bertelsmann, en vue de céder notre part ou de transformer cette activité pour en extraire un profit", a expliqué le groupe britannique dans un communiqué distinct.
Cette annonce s'inscrit dans une série de mesures prises par Pearson pour "rebâtir son portefeuille et sa structure capitalistique", au moment où ses comptent souffrent des difficultés de son activité éducative à haute valeur ajoutée aux Etats-Unis.
Cette activité en particulier a vu ses revenus chuter de 18% en 2016 sur fond de difficultés dans le passage au numérique et Pearson a averti que l'année 2017 se présentait de façon très mitigée. Il a prévenu que son profit hors éléments execeptionnels risquerait d'être inférieur de 180 millions de livres pour cette année (205 millions d'euros), par rapport à ce qu'il avait espéré en début d'année dernière.
Il avait annoncé en janvier 2016 la suppression de 4.000 postes afin de faire face au ralentissement de la demande dans l'éducation.
Ces annonces de Pearson inquiétaient les investisseurs qui cédaient son titre à tour de bras: l'action chutait de 27,60% à 585 pence vers 10H50 GMT à la Bourse de Londres.
"Nous sommes prêts à augmenter nos parts dans Penguin Random House, pourvu que les conditions financières soient raisonnables", a affirmé dans un communiqué distinct le patron de Bertelsmann Thomas Rabe, sans donner de valeur chiffrée.
Augmenter ses parts dans Penguin Random House permettrait entre autres à Bertelsmann de renforcer encore sa présence aux Etats-Unis.
Penguin Random House, dont ne fait pas partie Random House Allemagne, regroupe 250 maisons d'édition, publiant plus de 15.000 nouveautés chaque année et générant 3,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel.