🔥 Des choix d'actions premium alimentés par l'IA sur InvestingPro Jusqu'à -50 %PROFITER DES SOLDES

En Turquie, un groupe textile parie sur le Sud-Est kurde

Publié le 03/04/2017 12:35
Mis à jour le 03/04/2017 12:40
© Reuters. EN TURQUIE, UN GROUPE TEXTILE PARIE SUR LE SUD-EST KURDE
ADSGN
-

par Daren Butler et Humeyra Pamuk

DIYARBAKIR, Turquie (Reuters) - Dans le Sud-Est kurde de la Turquie, en proie depuis des décennies à un conflit autonomiste, le groupe textile Iskur, fournisseur de Zara, Adidas (DE:ADSGN), Nike et autres, annonce son intention d'ouvrir trois usines en profitant des aides publiques annoncées l'an dernier.

Le gouvernement turc a annoncé en septembre 2016 un plan d'investissement de 2,5 milliards d'euros pour construire des usines, des logements, des hôpitaux et des stades dans la région, espérant s'attirer, avec la perspective d'une relance économique, les bonnes grâces de la population en prévision du référendum constitutionnel du 16 avril prochain.

Le groupe Iskur considère son investissement, chiffré à plus de 90 millions d'euros pour ses trois usines, comme un exemple que suivront d'autres sociétés qui viendront s'implanter dans la région pour profiter à la fois des salaires plus bas pratiqués dans la région et des incitations de l'Etat.

Pas effrayé par l'insurrection menée dans la région depuis plus de 30 ans par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le groupe Iskur exploite depuis 2014 une usine qui emploie un peu plus de 300 personnes aux abords de Diyarbakir, la grande ville de plus de 1,5 million d'habitants préfecture de la région. Peu d'autres ont suivi.

Iskur a interrompu ses projets d'expansion en 2015 quand les combats ont violemment repris entre le PKK et l'armée turque, pour les reprendre après l'annonce du plan gouvernemental, indique Ekrem Kul, le directeur de l'usine. Les trois nouvelles usines devraient employer plus de 2.000 personnes.

Un optimisme rare dans cette région où, selon les Nations unies, la flambée de violence entre juillet 2015 et décembre 2016 a fait environ 2.000 morts, 500.000 déplacés et des dégâts considérables.

FERMER BOUTIQUE

Les investissements promis par le gouvernement en septembre dernier ont pour l'heure été concentrés sur la reconstruction des bâtiments endommagés par le conflit, a déclaré samedi le ministre de l'Urbanisation, Mehmet Ozhaseki.

Alican Ebedinoglu, président d'une des associations de commençants de Diyarbakir, se montre sceptique.

"Chaque (...) gouvernement a promis des lois d'incitation à l'investissement dans la région. Mais sans la paix et la tranquillité, des incitations ne signifient pas grand chose. S'il y avait la paix, la région n'aurait pas besoin de beaucoup d'incitations", fait-il valoir.

Les combats liés à la dernière flambée de violence ont entraîné la fermeture de 500 entreprises, explique-t-il. En outre, les commerçants ont été contraints de fermer boutique pendant plusieurs semaines, parfois pendant plusieurs mois, ce qui a entraîné des dettes et des difficultés à payer les loyers.

"Le gouvernement a dit qu'il voulait donner des prêts à taux zéro, mais c'est une fiction", dit-il. "Il n'est pas possible de trouver 100 personnes ici à qui les banques voudraient prêter sauf à effacer leurs antécédents en matière de crédit."

La zone industrielle où est implantée l'usine du groupe Iskur est à 20 kilomètres au nord de Diyarbakir, loin des combats, mais elle a quand même souffert.

"Cela a affecté la capacité de notre personnel à venir travailler facilement, leur état psychologique, leur productivité. Nous avons connu des jours difficiles", raconte Ekrem Kul.

Les salariés continuent de s'inquiéter, comme le raconte l'un d'entre eux, Ramazan Yildriz.

© Reuters. EN TURQUIE, UN GROUPE TEXTILE PARIE SUR LE SUD-EST KURDE

"Nous avons peur quand nous rentrons chez nous le soir, nous avons peur quand nous allons au travail", dit-il. Nous nous demandons s'il y aura des problèmes ou des accrochages sur la route."

(Danielle Rouquié pour le service français)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés