Le groupe Novum Pharma, qui vend des produits dermatologiques, a fait récemment exploser les prix de ses crèmes, dont deux contre l'acné et l'eczéma vendues chacune près de 10.000 dollars le tube, en dépit du tollé contre la flambée des prix des médicaments aux Etats-Unis.
Le tube de 60g d'Aloquin, qui traite l'acné, a été augmenté la semaine dernière de 128% à 9.561 dollars. Idem pour le coût d'Alcortin, recommandé pour l'eczéma.
Autre produit dont le prix a explosé: Novacort dont le prix est passé la semaine dernière de 4.186 dollars à 7.142 dollars (+170%).
Novum Pharma, basé à Chicago (centre), a acheté en mai 2015 ces produits, qui nécessitent une prescription médicale, à Primus Pharmaceuticals.
Depuis le changement de mains, le prix d'Aloquin, qui était vendu alors à 241,50 dollars, a ainsi flambé de 3.860%.
Un générique d'Aloquin est vendu à moins de 30 dollars, selon le Financial Times, qui a révélé l'affaire.
Sollicité par l'AFP, Novum Pharma, fondé en 2015 et spécialisé dans l'achat de licences et droits sur des médicaments matures, n'a pas répondu dans l'immédiat.
Novum Pharma a mis en place un système de "bons d'achat" permettant au patient de ne rien payer en pharmacie, affirme le groupe sur son site internet. Le coût est supporté par les assureurs-santé. Il peut toutefois arriver qu'il soit demandé au malade de payer 35 dollars de sa poche.
Cette nouvelle affaire intervient le jour où un autre groupe pharmaceutique, Mylan (NASDAQ:MYL), est sous le feu des critiques pour avoir drastiquement augmenté le prix de l'EpiPen, un populaire traitement d'urgence contre les chocs allergiques graves.
Une audition très attendue de la PDG du groupe, Heather Bresch, devant une commission sénatoriale américaine était prévue mercredi.
Le débat sur le prix des médicaments fait rage depuis plusieurs mois aux Etats-Unis et plusieurs auditions ont déjà été organisées au Congrès sur ce thème. Les laboratoires Turing avaient notamment augmenté il y a un an de quelque 5.000% le prix d'un médicament, le Daraprim, utilisé contre le paludisme et des co-infections du sida.
Un autre laboratoire, le canadien Valeant, qui avait aussi augmenté rapidement le prix de plusieurs de ses médicaments, a été la cible d'accusations de manipulations comptables et a vu son titre fortement chuter en Bourse.